Le gouvernement vient de rendre public la programmation pluriannuelle de l’énergie (PPE) pour les dix prochaines années. Sans surprise, elle confirme les craintes de la filière locale de l’éolien flottant avec une prévision de 5 MW installés en 2028 contre 10 MW espérés. Pire, alors que les professionnels réclament à cor et à cri le lancement des appels d’offres pour les fermes commerciales dès cet année, ils devront finalement attendre 2022 en Méditerranée. Mais les industriels refusent de patienter sans rien faire. Ainsi, ils se sont réunis ce mercredi 6 février à l’hôtel de Région pour demander à Renaud Muselier d’intervenir au plus haut niveau.
Des appels d’offres pour toute la Méditerranée
Une vingtaine de patrons d’industrie (voir liste ci-dessous) est venue sensibiliser le président de Région sur le sujet. « Ils se sont beaucoup investis sur ce territoire. Ils ont mis dix ans pour structurer la totalité de la filière : de l’université aux essais en passant par les systèmes d’ancrage… Maintenant, ils ont besoin qu’on les rassure sur un calendrier leur permettant de passer à l’étape supérieure », avance d’un air compréhensif Renaud Muselier. Au terme d’une réunion d’un peu plus d’une heure, le président de Région annonce qu’il va « écrire une lettre au Président et au Premier ministre pour leur rappeler les enjeux de la filière, notamment sa capacité de création d’emplois à court terme. Nous allons faire un compte-rendu complet de ce qui a été dit aujourd’hui, secteur par secteur, branche par branche et le transmettre à Paris ».
Dans cette missive, les industriels et Renaud Muselier vont demander le maintien de deux appels d’offres commerciaux pour la Méditerranée alors que François de Rugy n’en prévoit qu’un seul à l’horizon 2022. « Il faut que les deux régions puissent profiter de cette chance car les entreprises de la filière travaillent sur les deux territoires. Les projets de Provence Alpes Côte d’Azur et Occitanie sont étroitement liés », prévient Renaud Muselier.
Actuellement, trois sites pilotes sont en cours de réalisation à Fos, Leucate et Gruissan. En 2022, ils devront peut-être se partager les seuls 250 MW prévus sur la zone. Renaud Muselier refuse de parler de concurrence entre les deux régions. Pour l’instant, elles avancent groupées pour faire pression sur le gouvernement. Avec quelle chance de succès ? « Je pense sérieusement qu’avec l’appui des régions, on peut revenir sur la PPE », assure Matthieu Monnier, responsable de l’industrie et de l’offshore chez France énergie éolienne. Les enjeux sont importants. Sur Fos et la région, la filière pourrait créer 2 000 emplois à terme.
Lien utile :
> Eolien en mer : les Régions dénoncent « le scénario catastrophe » de l’Etat
> La liste des entreprises présentes à la réunion :