L’Etat, ouvertement mis en cause par l’association de défense du littoral du Golfe de Fos, n’a pas tardé à réagir après la présentation de l’étude présentée au public à Fos lundi 12 février et qui relevait la contamination de plusieurs produits alimentaires sur la zone de Fos en lien avec l’activité industrielle. « L’étude de l’association de défense et de protection du littoral du Golfe de Fos a été portée à la connaissance de la direction générale de l’alimentation et a fait l’objet d’une évaluation détaillée qui met en avant le caractère insuffisamment représentatif des conclusions locales dont la méthodologie n’est pas scientifiquement assise » relève la préfecture. « Sur l’ensemble des échantillons prélevés et analysés, seuls deux résultats dépassent les teneurs maximales réglementaires (TM) viande bovine et œuf. Cependant aucune garantie n’est apportée quant à l’accréditation d’un des laboratoires pour les méthodes utilisées. Par ailleurs, le nombre trop réduit d’échantillons prélevés ne permet pas de comparaison avec les résultats nationaux qui s’appuient sur plus d’un millier de prélèvements. Enfin, certaines comparaisons faites par l’association avec des résultats nationaux ne reposent pas sur des périodes identiques. »
Renforcement des contrôles en 2018
Après avoir émis ces réserves, l’Etat rappelle le dispositif mis en place dans le contrôlée des aliments (lire ci-dessous) et annonce un contrôle renforcé en 2018 sur la zone de Fos. « En 2018, en lien avec les professionnels et pour parfaitement informer les consommateurs, il est prévu de renforcer les contrôles sur les denrées animales ou d’origine animale produites sur la zone du Golfe de Fos (viandes ovines et bovines, miel, palourdes, moules, huîtres et poissons d’élevage, œufs et produits laitiers) » explique la préfecture.
L’association de défense et de protection du littoral du golfe de Fos a présenté lundi 12 février les résultats d’une campagne d’analyse menée sur certains produits alimentaires du pourtour du Golfe de Fos. Ce rapport conclut que des traces de polluants sont détectées dans la nourriture produite et consommée à proximité des zones industrielles du Golfe de Fos et cible plus spécifiquement des productions primaires (viande, œuf, poisson…).
440 prélèvements et analyses entre 2009 et 2017
Dans son communiqué diffusé mercredi 14 février 2018, la préfecture rappelle « que tout au long de l’année et sur l’ensemble du territoire les denrées alimentaires d’origine animale et/ou végétale et les produits destinés à l’alimentation animale font l’objet de plans de surveillance et de plans de contrôle de la contamination (chimiques, physiques et microbiologiques). Ces plans sont basés sur la réalisation de prélèvements réguliers et destinés à vérifier la conformité des denrées par rapport à la réglementation européenne et nationale en vigueur. Cette mission dévolue à l’État peut l’amener à demander rappel et retrait de produits présentant un risque pour la santé publique. La mise en œuvre de ces plans est soumise à une méthodologie stricte de prélèvements et d’analyses qui seule permet d’en valider les résultats scientifiquement établis.
Ainsi sur le département, la direction départementale de la protection des populations a procédé à près de « 440 prélèvements et analyses durant la période 2009-2017 sur les contaminants environnementaux : métaux lourds, polluants organiques, pesticides. Ces prélèvements ont été effectués sur des viandes ovines, bovines, porcines et volaille, du miel, des œufs, des produits laitiers, des poissons d’élevage et de pêche et des mollusques et crustacés. Toutes ces analyses se sont révélées conformes à la réglementation européenne. »