Après les élections présidentielles et législatives, l’heure est à la restructuration. En Marche, le mouvement qui a porté Emmanuel Macron au pouvoir, se structure maintenant en parti politique à part entière. Vendredi 6 octobre, la direction collégiale du parti a confirmé Corinne Versini, référente du mouvement dans le département, dans ses fonctions. Mais cette dernière a réorganisé la section dans les Bouches-du-Rhône. La veille, Corinne Versini a envoyé par courriel à sa nouvelle équipe l’organigramme qu’elle venait de constituer. Elle précise dans cet e-mail qu’elle restera «au service du mouvement, confirmée ou pas».
Marseille, métropole hors Marseille, hors métropole
Comme dans la dernière équipe En Marche, l’organisation départementale comporte des représentants thématiques. Mais dans la nouvelle structuration, chaque thème est attribué à deux personnes : un homme et une femme. D’ailleurs, de nouvelles thématiques font leur apparition. En Marche se dote donc de responsables dédiés à la cause animale, à la métropole, à la justice, aux personnes âgées, à la famille, à l’entreprenariat, au logement, aux finances publiques, au droit du travail et même à la confiance. Au total, ce sont 27 thématiques qui sont attribuées à des responsables (deux dans la majorité des cas, ce nombre évoluant entre un et quatre) alors que la précédente équipe départementale ne comptait que huit «relais thématiques».
Mais à cette équipe thématique s’ajoute une autre équipe dédiée à l’organisation interne du parti et à la mobilisation des militants. Pas moins de 28 personnes appartiennent à cette partie de l’organigramme. Des postes ont été créés pour structurer le parti localement : un secrétaire général, un secrétaire, deux trésoriers, un responsable de la zone Marseille, deux responsables de la zone métropole hors Marseille et un responsable de la zone hors métropole. Et autant de responsables de comités par zone. Quatre personnes sont affectées à la mobilisation et une fonction d’analyste des données terrain a également été créée.
Tour d’horizon des nouvelles têtes
Parmi les personnalités de ce nouvel organigramme, on note la présence de Violaine Richard, cadre d’Euroméditerranée, qui devient secrétaire générale d’En Marche dans le département. François Balestracci, engagé auprès de Corinne Versini pendant la campagne des législatives, devient responsable de la zone Marseille. Nathalie Farro, candidate En Marche aux législatives dans la 15e circonscription (Châteaurenard, Lambesc) devient responsable des comités locaux hors métropole.
À noter encore la présence de la conseillère municipale d’Aix-en-Provence, Charlotte de Busschère, nommée responsable de la mobilisation métropole hors Marseille, elle qui est souvent engagée dans des bras de fer avec la municipalité Joissains (sur la rénovation des Trois places, le patrimoine arboré d’Aix, le parking Rambot). Camille Bal, candidate perdante dans la 12e circonscription (Vitrolles, Côte Bleue) aux dernières législatives devient responsable thématique sur l’Europe. Hassen Hammou, qui a rallié En Marche pendant la campagne présidentielle, devient responsable des questions maritimes. Nous remarquons aussi la présence de quelques anciens du Parti socialiste à l’instar de Pascal Chamassian, ancien conseiller municipal de Marseille élu sur la liste menée par Jean-Noël Guérini. Parmi les cadres qui conservent leur place, Laurence Bricteux, responsable de la communication et des relations avec les médias.
Mais derrière cette équipe constituée sous l’égide de Corinne Versini, certains déplorent un manque de représentativité. Selon un membre haut-placé dans la nouvelle équipe, « certains députés n’ont pas souhaité être dans le mouvement dans le département. Ils s’opposent à une équipe dirigée par Corinne Versini et préfèrent se concentrer avec leurs militants sur leur mandat et sur leur circonscription plutôt que de se mobiliser dans l’appareil ». Au cours de l’été un appel à la non reconduction de Corinne Vesrini avait été lancé. En quelques semaines, le texte, qui dénonçait l’incapacité « managériale et relationnelle » de la référente d’En Marche pour diriger le parti au niveau local. Il avait recueilli la signature de 40 comités locaux (sur 80 actifs), de deux députés LREM et d’un sénateur. De nombreux membres de l’équipe En marche présentée en début d’année ne sont désormais plus présents dans l’encadrement du mouvement, notamment les relais territoriaux dans les pays de Martigues (Jean-Luc Cosme), salon (Philippe Veran) et Aix (Yves Delafon).
La réaction de Corinne Versini. « Je suis heureuse de continuer à œuvrer aux côtés de tous les acteurs de La République en marche dans le département à la transformation de la France. Nous devons étendre la vie politique au-delà des ministères et des assemblées à toute la société. Les citoyens doivent se réapproprier la vie politique de notre pays. C’est cela que nous voulons encourager. Nous allons créer une équipe soudée, pluridisciplinaire, pour accompagner et soutenir l’action du Président de la République, de ses ministres et de nos députés. Et préparer les échéances électorales futures. »
La République en marche compte à ce jour 137 comités locaux et plus de 15 000 adhérents dans les Bouches du Rhône. Au total, 110 référents représenteront le mouvement dans l’ensemble des départements de France en Métropole. Les référents des territoires d’outre-mer et ceux représentant les adhérents de l’étranger seront nommés à la fin du mois d’octobre.