La ministre de l’Education nationale, Najat Vallaud-Belkacem, qui est à Marseille toute la journée pour animer les travaux de la réunion euro-méditerranéenne “5+5” (lire nos informations), a été rattrapée ce matin par la mise en place de la réforme des rythmes scolaires à Marseille. Interrogée par les auditeurs de France Bleu Provence, la ministre a souhaité que la mairie de Marseille respecte la décision de justice récemment rendue par le tribunal administratif lui enjoignant de mettre en place la réforme des rythmes scolaires après les vacances de Toussaint. La ministre a assuré que l’Etat versera dans les jours qui viennent 2,2 millions d’euros dans le cadre de l’aide à la Ville de Marseille pour mettre en place les activités périscolaires. Le reste de la somme (total de 7 millions) sera versé « au printemps comme dans toute la France » a souligné la Ministre.
Création d’un comité de suivi
Najat Vallaud-Belkacem a par ailleurs annoncé la création d’un comité de suivi de la réforme à Marseille, animé par le recteur, avec des représentants de son ministère, des parents d’élèves et de la mairie de Marseille. La ministre a souligné que les difficultés de la mise en place de la réforme étaient dues au manque de volonté politique des élus locaux : « C’est compliqué parce que la volonté des politiques n’a pas été au rendez-vous au moment où il fallait qu’elle le soit.»
Les vacances de Toussaint qui s’achèvent lundi ont marqué une trêve dans le dossier mais les hostilités pourraient reprendre rapidement entre les parents d’élèves et la mairie de Marseille. Celle-ci a toujours dit qu’elle n’était pas en mesure de mettre en place la réforme avant la fin de l’année. Plus de 200 établissements sur 445 devraient proposer une activité à partir de la semaine prochaine. La Ville, qui a fait appel, a été condamnée par le tribunal administratif le 10 octobre dernier : obligation de garderie le vendredi après-midi après les vacances de Toussaint dans les 445 écoles de la Ville ; activités périscolaires dans toutes les écoles à partir du 21 novembre sous peine d’une astreinte financière.
A Fos, les parents d’élèves protestent toujours contre… le gouvernement
A Fos-sur-Mer, la mise en place est contestée par les parents d’élèves mais cette fois la protestation vise… le gouvernement. Depuis la rentrée, les parents, soutenus par le maire PS René Raimondi, font la grève de l’école le mercredi matin. Une délégation conduite par les maires de Fos-sur-Mer et de Port-Saint-Louis-du-Rhône a été reçue le 15 octobre dernier à Paris par les conseillers de la ministre de l’Education nationale. Au sortir de cet entretien, le maire de Fos n’a pas caché sa déception : « Une fois de plus reçus dans un ministère pour discuter d’un dossier qui nous parait majeur, nous avons été écoutés mais pas entendus. Nous avons remis un rapport circonstancié présentant l’ampleur du dispositif éducatif mis en place sur la commune depuis plus de 20 ans. A aucun moment, nos interlocuteurs ne l’ont consulté, ni même parcouru. Nous avons franchement eu l’impression qu’ils ne souhaitaient pas parler du fond, c’est-à-dire de l’intérêt de l’enfant, préférant s’arc-bouter sur la défense de ce décret. »
La grève du mercredi pourrait reprendre après la Toussaint et même s’étendre à d’autres communes. Les parents de Port Saint-Louis, Port de Bouc, Martigues seraient également mobilisés. Le mouvement pourrait dépendre des consignes syndicales, notamment de la FCPE dont les positions varient selon les communes.
(Photo : archives BG)