Suivant l’exemple de CoopEst, une société d’investissement créée en 2006 pour financer l’économie solidaire en Europe de l’Est, le lancement de CoopMed a été officialisé à Marseille fin février 2016, lors du Forum pour l’entrepreneuriat en Méditerranée organisé par l’Acim (Agence pour l’entrepreneuriat en Méditerranée). Géré par InPulse, une filiale du Crédit Coopératif dotée d’un statut de société coopérative de droit belge, ce fonds prend la forme d’une société anonyme de droit belge.
Un premier closing a été réalisé le 4 septembre 2015, qui a permis de doter le fonds d’une capacité d’investissement de 10,5 millions d’euros, grâce aux apports du Crédit Coopératif et de la BEI, principaux contributeurs, ainsi que de banques italiennes (Banca Etica, Cassapadana…) et de mutuelles (Mutac, Solimut Mutuelle de France…).
Les fonds seront investis sous la forme de crédits seniors (3 à 5 ans) ou subordonnés (5 à 7 ans), de 200 000 euros à 2 millions d’euros par bénéficiaire, en euros, dollars US ou en monnaie locale qui seront accordés à des institutions de microfinance, banques locales mutuelles, sociétés et institutions financières locales. Les pays de destination sont l’Algérie, l’Egypte, Israël, la Jordanie, le Liban, le Maroc, la Palestine et la Tunisie. La Libye et la Syrie entreront dans la zone d’éligibilité dès que les restrictions internationales seront levées.
Parmi les quatre premiers projets financés, deux sont marocains – dont l’INMAA, une organisation marocaine de microcrédit présidée par Rida Lamrini -, l’un palestinien et le dernier libanais. « Nous travaillons avec le monde de l’économie sociale et solidaire de ces pays pour identifier les projets destinataires » explique Bruno Huss, directeur général de Mutuelle de France Plus.
Pour son deuxième closing prévu mi 2017, le fonds vise une levée de 9,5 millions d’euros supplémentaires avec un ROE (Return On Equity) attendu de l’ordre de 4%.