Depuis le 13 mars, l’ancien siège de la SNCM, face au J1, bouillonne d’une nouvelle vie. Jeunes entrepreneurs, scientifiques et dirigeants de grands groupes sont les nouveaux résidents de ce bâtiment construit au début du siècle et rebaptisé la Cité de l’innovation et du savoir Aix-Marseille (Cisam).
Les forces vives de la valorisation de la recherche universitaire
Le projet est porté par Aix-Marseille Université depuis 2012. « Après avoir créé cette grande université, avec des laboratoires de recherche de très haut niveau, il nous est apparu qu’il fallait un instrument, un peu emblématique, en lien avec le monde socio-économique pour valoriser le travail de nos chercheurs », raconte le président de l’université, Yvon Berland. La Cisam est la nouvelle vitrine du savoir-faire académique d’Aix-Marseille. Elle rassemble toutes les forces vives de l’université qui oeuvrent à la valorisation des travaux de ses chercheurs : la Société d’accélération et de transfert de technologies (Satt) Sud-Est, la filiale qui gère les plateformes technologiques de l’université, Protisvalor, l’Institut Carnot Star, la direction de la recherche et de la valorisation (DRV), les incubateurs Belle de Mai et Impulse… Et clé de voute de ce projet, les entreprises privées ont rejoint l’université pour booster l’innovation sous toutes ses formes sur le territoire.
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Une université entreprenante
« Le triangle vertueux, entreprises, collectivités, académiques, est ici à l’oeuvre », se félicite Yvon Berland. L’université a réussi à s’entourer des plus grands industriels de la région comme la CMA CGM et L’Occitane qui ont choisi la Cisam pour implanter leurs incubateurs de start-up, Zebox et Obratori. La Métropole Aix-Marseille Provence est également partenaire avec la création de l’accélérateur M. La Cisam est un vrai laboratoire d’innovations où les frontières entre le public et le privé disparaissent. « Le symbole de la soif d’entreprendre de l’université », résume Yvon Berland (revoir la séance inaugurale). Avec la Cisam, Aix-Marseille Université veut faire davantage valoir ses compétences auprès des industriels. « Les entreprises connaissent encore mal notre palette de services. Souvent, elles ne savaient pas où ni à qui s’adresser pour obtenir des informations. La Cisam va servir de guichet unique pour les recevoir, les conseiller et les accompagner dans leurs projets », explique, dans notre reportage, Eric Berton, le vice-président innovation et valorisation d’Amu et président de la Cisam.
L’université est en train de structurer son offre de services au travers de plateformes technologiques dans des domaines aussi variés que la santé, l’industrie ou encore les sciences sociales. Pour attirer les industriels dans son nouveau lieu, Aix-Marseille Université travaille avec Provence Promotion, l’agence de développement économique de la Métropole et la CCI qui les redirige vers la Cisam en fonction de leur besoin. « Bientôt, un écran tactile sera installé à l’accueil du rez-de-chaussée. Les visiteurs pourront ainsi consulter notre offre de service afin de trouver le bon interlocuteur. L’objectif est qu’ils trouvent leur bonheur en moins de 2 h à la Cisam contre plusieurs mois auparavant », avance Charlie Barla, chargé de l’innovation à Amu et cheville ouvrière de la Cisam. La mission est clair : fluidifier les relations avec les entreprises de la région, les grands groupes comme les jeunes sociétés.
Un accélérateur de start-up
Avec la Cisam, l’université veut également attirer les start-up pour leur proposer un accompagnement sur le long terme. Sur son plateau de 500 mètres carrés, elle va consacrer une bonne partie de son espace aux jeunes entreprises. Elles peuvent profiter du lieu pour travailler, faire des réunions et surtout rencontrer de potentiels partenaires. Pour créer de l’émulation, AMU a souhaité ouvrir ses portes à d’autres acteurs de l’accompagnement des jeunes pousses. Ainsi, le Réseau entreprendre a pris un bureau dans ses locaux pour offrir ses services. L’accélérateur Pfactory, jusqu’ici installé à l’école de management EMD, a installé ses équipes à la Cité de l’innovation et des savoirs. Il apportera ainsi son expérience et surtout son carnet d’adresses rempli d’investisseurs. Le financement est au centre des préoccupations des start-up donc Amu a souhaité s’entourer de spécialistes. Deux banques, la CIC et le Crédit Agricole ont également pris un bureau pour proposer des solutions de financement aux jeunes entreprises de la Cité. Mais surtout, l’université espère bientôt disposer de ses propres fonds d’investissements qui siègeront ici même. La Satt a notamment remporté l’appel à manifestation d’intérêt pour gérer le fonds French Tech Seed au niveau régional. Doté d’un budget de 400 millions d’euros pour tout le pays, il s’adresse particulièrement aux start-up de la « deep tech ».