Cela fait 12 ans que la Zac (zone d’aménagement concertée) de la Capelette a été créée et le visage du quartier (aux portes du parc du 26ème centaine, en bordure de l’autoroute Est, à proximité de la patinoire et de la Zac du Rouet) n’a pas beaucoup changé. « Un projet de cette envergure met en moyenne 20 à 25 ans pour aboutir », se défend Gérard Chenoz, le président de la Soleam (société locale d’équipement et d’aménagement de l’aire marseillaise) prenant en exemple le chantier des Halles à Paris. L’aménageur métropolitain se heurte à un véritable casse-tête foncier sur le projet. Il ne détient que la moitié des terrains, occupés en majorité par des entreprises. Impossible dans ces conditions d’avancer sur la voirie. Face au blocage, la Soleam propose des solutions provisoires aux 900 familles déjà installées sur la zone en devenir.
Un parc urbain de 1,7 hectare
Le quartier abrite plusieurs terrains à l’abandon servant pour la plupart de décharge à ciel ouvert. L’un d’entre eux, situé en face des Hauts de Saint-Jean, au bout de la traverse Bessède, va être transformer en parc urbain d’ici la fin de l’année prochaine. « L’idée m’est venue avec Laure-Agnès Caradec lors d’un voyage à Milan. La Ville avait créé un champ de blé au milieu de tours en attendant de construire sur le terrain », raconte Gérard Chenoz. Une grande prairie rustique occupera donc la majorité des 1,7 hectare où seront aussi installés des jeux pour enfants, des petits équipements sportifs, un espace canin et des food-truck pour se restaurer. « Le tout pour la modique somme de 250 000 euros », se félicite le président de la Soleam. Un équipement à bas coût qui sera, de plus, co-financé par le Département.
La ZAC se cherche encore
Si la solution est provisoire en attendant de réaménager la voirie, elle pourrait bien durer de l’aveu du maire du 9-10, Lionel Royer-Perreaut. « Cette Zac a été mal pensée dès le départ. Il a fallu tout reprendre et aujourd’hui, elle se cherche encore », assume-t-il. A la rentrée, une nouvelle école ouvrira ses portes rue Curtel mais elle aussi ne sera que provisoire. Les normes et les règles imposées par l’Etat ont évolué depuis le début du projet obligeant sans cesse l’aménageur à revoir sa copie. Le centre de transfert des déchets devra être « encapsulé », un chantier colossal qui pourrait bien coûter 100 millions d’euros à la Métropole. Enfin, à cause du plan de prévention des risques d’inondations, une série de terrain le long de l’Huveaune ne devrait plus être constructible. La Soléam rêve ainsi de créer une promenade le long du fleuve qui court jusqu’aux plages du Prado.
Repères :
Bleu Capelette : la balle est dans le camp des promoteursAutre projet phare à l’arrêt dans le quartier, le centre commercial Bleu Capelette devrait revoir sa copie. Plombé par l’arrivée des Galeries Lafayette au Vélodrome, le programme devrait se tourner vers le loisir plutôt que le shopping. « Le parking et le cinéma nous intéresse plus que les commerces », avoue Lionel Royer-Perreaut qui semble impatient de voir le chantier démarrer : « J’ai rencontré Eric Laséry [Pdt de Sifer, l’un des promoteurs, NDLR] lundi et je lui ai répété que nous étions favorables au projet. L’opérateur du cinéma dispose de 20 M€ qui n’attendent plus qu’à être investis », insiste-t-il à l’adresse des promoteurs, Icade et Sifer. Le CIQ et l’association des commerçants de la Capelette ont eux-même lancé une campagne de soutien au projet. Il accueillerait donc un pôle de loisirs avec un cinéma et de la restauration, l’enseigne Auchan Gourmand, un pôle sport avec un centre de fitness et un espace dédié à la santé qui regrouperait médecins généralistes, kinés, dentistes et pharmaciens. Si plus aucune opposition ne semble bloquer le projet, un nouveau permis de construire devra certainement être déposé avant validation de la CDAC. Et le maire du 9-10 d’enfoncer le clou : « De notre côté, tous les clignotants sont au vert. Aux promoteurs de jouer », répète-t-il visiblement soucieux de ne pas porter la responsabilité d’un fiasco qui s’éternise depuis plus de dix ans.