Mary-Laetitia Gerval est une artiste avignonnaise pluridisciplinaire, qui travaille dans l’édition, la photographie, le design, ou encore le dessin et la peinture. Elle a récemment dévoilé la première collection du projet Gerval®fullart, sa propre ligne de foulards d’exception, de véritables œuvres d’art qui font le lien entre tous les savoir-faire de la créatrice. Elle expose à Arles à partir du 1er juillet. Découverte.
Quel est votre parcours en tant qu’artiste ?
Mary-Laetitia Gerval : Je suis une artiste pluridisciplinaire, c’est vraiment ce qui me définit le mieux. Peu importe le média, pour moi ce qui compte c’est d’être toujours dans l’intention de la créativité dédiée à l’autre. J’ai été formée en peinture de mes 7 à 14 ans par un maître hollandais, et j’ai débuté ma carrière en tant que peintre-performer pour le Ministère de la culture ainsi que pour des soirées parisiennes. En parallèle je réalisais des œuvres de commandes pour des collectionneurs privés, de Paris au Moyen-Orient. En 2001, j’ai décidé de regagner le sud où j’ai aménagé mon atelier dans la vieille ville d’Avignon. C’est ma rencontre avec Yvan Calatayud – alors directeur artistique de la revue Psychanalyse Magazine – qui ouvre ma carrière à la photographie et aux univers de la presse écrite et du bien-être que j’exerce à ses côtés pendant quelques années.
[pullquote] Un grand intérêt pour le développement personnel et l’art-thérapie[/pullquote]Je développe un grand intérêt pour le développement personnel et l’art-thérapie. Toutes ces expériences et rencontres m’ont guidées à devenir éditrice : pour transmettre ma vision au monde grâce à mes projets de livre. J’ai ainsi monté ma première maison d’édition et j’ai publié mes premiers ouvrages dont certains ont été primés… Puis tout s’est lié, le métier d’imprimerie qui démarrait, l’artisanat, les rencontres avec les papetiers et les échanges avec les artisans… tout ça m’a vraiment fasciné ! Je me suis toujours considérée comme artisan. Après 15 ans d’expérience dans l’édition, j’ai apprécié rencontrer les métiers de bouche autour de projets de livre. C’est le monde du goût et des saveurs qui m’a fait grandir ! Puis en 2016, j’ai présenté un premier travail d’art contemporain à l’occasion du salon DDessin à l’Atelier Richelieu à Paris, et pour la première fois durant tout l’été 2018, un travail photographique autour de la beauté intitulé « Omorfia » à l’Institut culturel Bernard Magrez, fondation d’art contemporain. M. Magrez a donné carte blanche à Audrey Bernaud, responsable des relations entre les artistes et l’institut, pour scénographier l’exposition avec des photographies issues du livre d’art et de cuisine « 00:58Xy », qui a reçu le Prix « Design » aux Gourmand Awards 2013.
Quand avez-vous eu l’idée de créer des foulards ?
[pullquote] J’ai enfin trouvé un média singulier[/pullquote] M-L G. : L’idée des foulards arrive à la même période, juste avant le vernissage à l’ICBM. Suite à un détail de santé, j’ai ressenti le besoin de faire jaillir des dessins, c’est bon pour le moral. J’ai pris mes feutres et j’ai créé mes premiers dessins dans un esprit totalement libre, sans aucune contrainte liée à la technique. Je voulais juste de la couleur. Puis je me suis dit que ça serait idéal sur du tissu, et une nuit j’ai trouvé quelqu’un qui pouvait me faire ça à Londres. J’ai donc fait fabriquer un premier foulard à Londres, avant de partir pour Bordeaux, en me disant que ce serait ma tenue pour le vernissage : l’art autour de Soi ! Un foulard que j’aurais fait moi-même. Et finalement, un ami artiste me l’a acheté ce jour-ci ! J’avais en quelque sorte réalisé un œuvre d’art sur un tissu, et quelqu’un avait pu l’acheter puis repartir avec. C’était très fluide comme processus, j’ai toujours cherché cette fluidité et j’ai enfin trouvé un média singulier qui me permet de relier tous mes savoir-faire en une seule expérience.
Comment le foulard vous permet de lier photographie, design, édition et peinture ?
M-L G. : Le projet, que j’ai décidé d’appeler Gervalfullart pour le jeu de mots, relie tous mes arts confondus : je dessine et je peins sur du papier, dont on voit la trame à l’impression. On voit le « fait-main ». Après le dessin et la peinture, je photographie le motif, puis je l’édite. Grâce aux proches du réseau de la création haute couture, j’ai pu contacter en novembre 2018 des fournisseurs de prestige qui confectionnent aujourd’hui mes foulards entre Venise et Côme, en Italie. Là j’ai réuni une série de dessins que j’avais faite dans l’été, durant mes voyages. Ce qui m’a permis de créer une première collection.
De tels fournisseurs peuvent-ils vous ouvrir les portes du monde de la haute-couture, comme lors des 20 ans du Salon de l’accessoire de mode WSN à Paris ?
[pullquote] Les foulards Gerval®fullartseront donc disponibles dans les galeries et musées.[/pullquote] M-L G. : C’est la qualité de votre produit qui permet cela. Au-delà de créer une maison de foulard uniquement, j’y ai vu la possibilité de créer un média singulier pour communiquer aux gens l’art, la joie, la beauté, parce que ce sont vraiment les messages que porte la maison Gerval. Gerval®fullart ne présente pas de collection saisonnière. Ma devise est « L’art autour de Soi ». C’est durant toute l’année ! (sourire) Je propose plutôt des motifs originaux tout au long de l’année, que je peux décliner en couleurs, en plusieurs tissus et formats. Les gens peuvent choisir à la commande. J’ai quelques exemplaires pour chaque foulard, ce sont des collections de petites séries. Lorsque la première collection a été dévoilée lors du Salon de l’accessoire de mode WSN à Paris en janvier 2019, les gens ont beaucoup apprécié le travail de couleurs des foulards. Selon le format de votre foulard d’exception vous pouvez le trouver entre 300 et 900€ en boutique. A la suite de ce salon, nous avons également positionné le projet, avec mon partenaire, vers les galeries d’art du monde entier. Les foulards Gerval®fullartseront donc disponibles dans les galeries et musées, et y seront vendus en tant qu’œuvres d’art. De plus l’œuvre est réellement un dessin unique, c’est un motif qui ne se répète pas sur le tissu, le dessin entier recouvre le tissu et c’est le caractère un peu exceptionnel du foulard.
Où pouvons-nous découvrir les collections de Gerval® et passer commande ?
M-L G. : Sur www.gervalfullart.com, le site vendeur, on peut télécharger le lookbook également. Les prix s’affichent au moment de la commande. En ligne, je mets le stock disponible donc le lookbook vous sert de catalogue de commande. D’ici l’hiver, je proposerai d’ailleurs deux nouveaux tissus : un 100% cachemire, et un 100% coton et bien sûr quelques nouveaux designs. Vous pouvez aussi venir me voir sur rendez-vous à Avignon, dans mon workshop au 51 bis, rue du Limas. Enfin, je participerai également à l’exposition « Présence(s) Mêlée(s) » organisée par Art-Trope aux côtés d’autres artistes photographes de la Communauté dans le cadre du festival Voies Off d’Arles, du 1er au 11 juillet 2019.
Quelles sont vos ambitions et objectifs pour la suite de ce projet haut en couleurs ?
M-L G. : On commence à « brander » la marque dans les grandes métropoles, autant pour la femme que pour l’homme. J’aimerais le faire découvrir à l’Orient car là-bas les femmes l’utilisent vraiment comme un accessoire de mode dans leur quotidien. Je voudrais redonner ses lettres de noblesses au foulard. Et puis c’est important aussi pour nous de créer des foulards sur-mesure pour des clients. Que ce soit par exemple, pour du resort ou des particuliers : je peux créer un design de foulard exclusif ! Je cherche également des mécènes, des partenaires, des sponsors et des galeries d’art qui pourraient exposer les foulards Gerval®fullart. Je lance aux étoiles un appel à toutes propositions qui pourraient aller en ce sens !
En savoir plus
> Découvrir le projet Gerval®fullart
> Pour en savoir un peu plus sur l’artiste : www.marylaetitiagerval.com
> Mary-Laetitia Gerval sera présente du 1er au 11 juillet 2019 au festival Voies Off d’Arles