Des traces tangibles et un effet d’image considérable… Pour les professionnels du tourisme, Marseille et la Provence ont acquis une autre dimension depuis que la cité phocéenne a été capitale européenne de la culture. Mais l’effort ne doit pas se relâcher pour attirer des touristes de plus en plus sollicités sur toute la planète.
En 2013, alors qu’elle était capitale européenne de la culture, Marseille et sa région ont enregistré plus de 10 millions de visites et 8% de nuitées hôtelières supplémentaires. Mais deux ans après, que reste-t-il de l’effervescence de l’année 2013 ? C’est la question que se sont posée les professionnels du tourisme réunis lors des rendez-vous du Comité régional de tourisme (CRT) Paca le 19 novembre dernier.
La réhabilitation des quartiers du Vieux-Port à la Joliette, avec l’ouverture du Mucem, la rénovation de la cathédrale de la Major, la construction de la Villa Méditerranée, l’ouverture des Terrasses du Port et des Docks sont bien sûr les traces les plus tangibles pour les habitants de la région. Monument emblématique du renouveau culturel de Marseille, restée longtemps à la traîne, le Mucem a acquis une réputation internationale. Ayant reçu 1,5 million de visiteurs en 2013, il continue d’attirer les touristes, à tel point qu’il a détrôné Notre-Dame de la Garde par sa notoriété. « Il y a clairement eu un ‘avant’ et un ‘après’. Depuis qu’elle a été capitale européenne de la culture, la ville est irriguée par une forte fréquentation touristique », assure Bertrand Collette, directeur de projet MPM 2013.
Marseille, parmi les meilleures destinations du New York Times
Mais les avantages d’avoir été capitale européenne se mesurent surtout en termes d’image. Alors que la région souffrait du « Marseille bashing » et de la propension des médias nationaux à ne relayer que les (nombreux…) faits divers liés au banditisme, l’image de Marseille a évolué. En ce sens, l’année Marseille Provence 2013 peut être considérée comme un succès médiatique. « La vision des journalistes a changé. Peut-être pas à Paris, mais au plan international », estime Maxime Tissot, directeur de l’office de tourisme de Marseille. Le New York Times n’a t-il pas élu la ville comme deuxième meilleure destination au monde en 2013 ?
Les touristes allongent leur durée de séjour
Et tant pis si les medias nationaux continuent à réclamer des provençaux « avé l’accent » à la Pagnol pour leurs reportages… C’est aussi son caractère méridional qui fait le charme de la Provence. Les touristes ne s’y trompent pas, qui ont continué à visiter Marseille et sa région en 2014, en y allongeant leur durée de séjour. « En 2013, le taux d’occupation hôtelière a progressé de 12% ; l’année 2014 a été bonne, et 2015 s’annonce excellente, avec quasiment un doublement des chiffres de fréquentation et de chiffre d’affaires sur les centrales de réservation », annonce Maxime Tissot.
Pittoresques aussi, les guerres picrocholines entre élus du territoire font partie du paysage politique local. Mais si à l’autre bout de la planète, le touriste qui choisit la destination Provence ne perçoit pas les enjeux de ces querelles régionales, elles sont lourdes de conséquences en matière d’aménagement du territoire et de politique touristique commune. Ainsi, « il est anormal qu’il n’y ait pas de moyens de transports réguliers avec Arles, Avignon, aussi bien pour les touristes que pour les habitants », déplore Maxime Tissot.
Marseille et la Provence doivent s’unir dans la compétition avec d’autres places touristiques mondiales
Et en matière d’attractivité touristique et culturelle, beaucoup reste encore à faire. Pour Bertrand Collette, « le story-telling sur Marseille peut encore être amélioré ». Et les différentes localités ont tout intérêt à renforcer leur coordination, afin d’offrir au touriste un itinéraire lisible et attractif. Au niveau mondial, la concurrence est rude. Le touriste prépare son séjour à l’avance grâce aux outils numériques. Il a l’embarras du choix et les différentes régions du globe rivalisent pour le séduire, y compris des destinations émergentes comme Abou Dhabi ou la Chine.
Lien utile :
> L’article du New York Times sur Marseille destination touristique