Le 3C affiche complet en cette clémente soirée de janvier. Comme chaque soir ou presque, un événement est organisé dans ce café citoyen du boulevard Carnot, situé à deux pas du Tribunal de Grande Instance d’Aix-en-Provence. Les sons des discussions, des rires et de la musique s’entremêlent comme dans n’importe quel bar, entre deux interventions faites au micro placé sur la petite estrade à l’entrée. Sauf qu’ici, on est dans un café citoyen et associatif, le seul de ce type à Aix-en-Provence. Du mardi au samedi, cafés philo, conférences, ateliers, jeux, concerts et autres sont organisés dans l’établissement. En marge de ces soirées, les tableaux de l’exposition du moment sont accrochés aux murs blancs de la salle. Et ça marche, comme si un lieu de ce type manquait à Aix.
Un café géré en assemblées ouvertes
Ouvert depuis juin 2012, le 3C est bâti sur le modèle de « l’Equitable » à Marseille sur le Cour Julien. « C’est un peu notre papa de référence » selon Gilda Derouet, l’une des pionnières de l’association Apucaa, fondatrice du lieu. Lancée en décembre 2011 suite à un appel sur Facebook, elle compte aujourd’hui environ 2000 adhérents. La cotisation à l’association est libre, mais nécessaire pour pouvoir consommer au 3C. « C’est pour que les clients soient bien au fait que c’est un café associatif » détaille Gilda. Une identité claire, marquée par le fonctionnement en « collège avec co-responsabilité ». Les décisions sont ainsi prises en assemblée ouverte à tous les adhérents. « Il faut admettre que ça rend le processus plus long » admet Guilda dans un sourire.
Bio et bénévolat
Ce qui fait vivre le 3C, ce sont aussi ses bénévoles, « peut être cinquante, soixante personnes », Guilda ne saurait pas le dire précisément. Un engagement des membres qui a permis au lieu de se développer principalement par le bouche à oreille. « Par exemple, on organise une fois par mois des cafés signés pour les malentendants, certains viennent de Marseille et même de Montpellier ». Tout comme les cafés philo qui attiraient « 3-4 personnes au début, une trentaine aujourd’hui » d’un public pluri-générationnel.
Au bar, on sert des boissons bio si possibles, locales de préférence et éthiques. Un engagement qui a un coût sur les produits de base et justifie un prix comparable à d’autres endroits, malgré le bénévolat de la plupart des barmen. À la question de la dimension politique du lieu, elle répond: « oui dans le sens où c’est une initiative citoyenne. Mais on n’admet aucun discours partisan ». Pas de parti, juste des engagements citoyens.