En partenariat avec la fondation du camp des Milles, l’association «Vivons Ensemble» propose un projet innovant, baptisé «Vivons ensemble autour du monde». Il s’agit de numériser la totalité de la visite de cet ancien camp de déportation, aujourd’hui musée, pour en faire une visite interactive. Cette visite sera ensuite appelée à être vue et partagée dans plusieurs endroits du monde. Pour cela, Virginie Daull, ambassadrice du projet, prévoit un voyage à partir de fin 2015 dans une douzaine de pays, choisis pour leur histoire, dont la liste n’est pas encore définitive. Elle y rencontrera des collégiens et des lycéens qui assisteront à la projection. Par la suite, l’objectif est de créer une plateforme numérique qui permettra à ces élèves du monde entier d’échanger sur cette expérience. Pour cette ancienne médiatrice de la fondation du camp, qui s’occupait des visites scolaires, il faut « connecter les élèves pour partager le vivre-ensemble ».
Le vivre-ensemble, valeur fondatrice du projet
Parce-que c’est bien le vivre-ensemble, concept flou bien que très à la mode notamment en politique, qui est au cœur du projet. Ici, on cherche à « partager l’histoire que présente le camps des Milles qui apprend beaucoup sur les sociétés et leur capacité à assurer le vivre ensemble, où leur incapacité à le protéger » ajoute l’ambassadrice. Ce qui pousse à ce partage, c’est le constat que les dérives identitaires qui peuvent mener à des génocides obéissent aux mêmes mécanismes, aux mêmes processus peu importe où elles naissent. « On se rend alors compte de l’universalité de ces périodes, les groupes humains sont identiques » selon elle. Il s’agit alors de créer de l’échange, du partage en faisant sortir l’histoire du camp des Milles de ses murs pour faire comprendre ailleurs comment elle a pu se produire.
Un projet en synergie avec celui du musée
La visite que propose le musée dispose d’ailleurs de ce qui est appelé un volet réflexif. Au travers de cette partie, on donne du recul à l’histoire du camp au travers de ces mécanismes communs et d’autres histoires, comme celle du génocide du Rwanda ou du génocide arménien. Dans le projet « vivons ensemble autour du monde», cet axe est bien présent et vise, grâce à la plateforme numérique notamment, à faire comprendre cette universalité. Il œuvre donc également pour « informer et faire des citoyens vigilants » même dans des pays qui n’ont pas connus cela.
Un coût important
Mais cela coûte cher, un budget d’environ 230 000 euros est nécessaire pour financer tous les volets de ce projet (numérisation, voyages, création de la plateforme, matériel). Pour cela, l’association a lancé une campagne de crowdfunding et organise régulièrement des levées de fonds qui lui permettront de boucler son budget. De plus, elle compte également sur des partenariats privés. Une fois les voyages effectués, la campagne se terminera par une exposition multimédia au camp des Milles. Au fond, Virginie Daull espère que son projet ne sera pas unique, si elle ne parle pas de le renouveler dans d’autres structure, elle espère que « ça donne des idées, que d’autres le fasse ensuite ».
Lien utile :
Le site de l’association: vivonsensemble.org
(Illustrations : captures d’écran site vivonsensemble.org)