« Nous avons une feuille de route, il faut aller vite. Fin novembre nous avons rendez-vous avec l’Etat pour présenter le projet de la Métropole », résume Jean-Pierre Serrus (photo), vice-président de la Métropole délégué à la mobilité, aux déplacements et aux transports, et maire de La Roque d’Anthéron.
Avec ses 92 communes étendues sur plus de 3 000 Km2, la métropole Aix-Marseille-Provence est deux fois plus vaste que celles de Paris et Lyon réunies. Or elle souffre d’un retard considérable en matière de transports, qui handicape ses habitants (1,8 million) et ses entreprises.
Pour Jean-Pierre Serrus, le diagnostic est sévère : « Plus de 90% des déplacements sont faits en véhicules personnels avec moins de 1,4 personne à bord. Il faut inverser la tendance et doubler la part des transports publics dans les 10 ans. » Compte tenu du retard dans les infrastructures, la nouvelle institution a un lourd défi à relever. Elle devra également prendre en compte les nouvelles formes de mobilité (partage).
“Il n’y a plus qu’une seule autorité organisatrice des transports : la Métropole”
“Le 18 juillet, nous allons partager ce diagnostic et fixer l’agenda lors de la conférence métropolitaine des maires. Avant de passer dès septembre à l’étude concrète des différents projets du territoire à la lumière de ce projet global. […] Aujourd’hui, il n’y a plus qu’une seule autorité organisatrice des transports : c’est la Métropole », tient à souligner Jean-Pierre Serrus. D’autant que le département va lui transférer sa compétence en la matière à la fin de l’année. La nouvelle institution aura donc la responsabilité d’organiser les infrastructures à l’intérieur et entre les villes de son territoire, mais aussi avec les autres régions.
Et ce, avec une capacité d’investissement qui n’est pas illimitée. Aix-Marseille-Provence dispose d’une enveloppe de 580 M€ en 2016, dont une bonne partie –au moins 100 millions d’euros- déjà engagée par les ex EPCI, sera prise en charge par l’institution métropolitaine. « Nous ne pouvons pas tout faire en même temps, d’autant qu’il faut faire des investissements structurants… pas que des piscines », pointe Jean Montagnac, vice-président en charge du budget, par allusion à la piscine de Venelles.
Extension du tram Nord-Sud pour 2023
D’ores et déjà, deux projets doivent se concrétiser. A Marseille, ce sera l’extension du réseau de tramway au Sud, entre Place Castellane et le boulevard Urbain Sud et au Nord entre Arenc et Gèze d’ici 2023, puis ensuite jusqu’à Saint Exupéry au Nord et de La Gaye à la Rouvière au Sud, ainsi que la construction d’un bâtiment de maintenance. Le montant des travaux s’élève à 240 millions d’euros hors matériel roulant.
Un TER toutes les 15 minutes entre Aix et Marseille avec une halte à Plan-de-Campagne
Par ailleurs, la seconde phase de la liaison ferroviaire Marseille-Gardanne-Aix, qui prévoit une nouvelle halte à Plan-de-Campagne, devrait permettre de disposer d’un TER toutes les 15 minutes d’ici fin 2021. Coût de l’opération : 180 millions d’euros courants, avec l’objectif de transporter plus de 15 000 voyageurs par jour, dont 75% proviendraient d’un report depuis la route. Vivement demain !
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