Tout a commencé avec la réélection de Valérie Boyer à l’Assemblée nationale. Conformément à la loi de 2014 qui interdit à un député d’être maire, ou d’avoir une fonction exécutive locale, Valérie Boyer, réélue députée LR dans la 1er circonscription des Bouches-du-Rhône a choisi de conserver son siège au Palais-Bourbon, abandonnant, dans les faits, sa mairie de secteur (11 et 12 arrondissement). Le 22 juin, Valérie Boyer tirait sa révérence, à l’occasion de son dernier conseil d’arrondissement, avec émotion, et la question qui brûlait toutes les lèvres était forcément : qui pour prendre la succession ?
Depuis une semaine, il y a de l’agitation et des tentatives pour placer les « petits soldats » afin de garder la main, même depuis Paris. Valérie Boyer a d’abord voulu opter pour une primaire afin d’élire celle ou celui qui prendra la relève. En lice, Sylvie Carrega, vice-présidente du CCAS, adjointe au maire déléguée à l’action sociale, aux centres sociaux et aux maisons pour tous et Julien Ravier, conseiller municipal en charge de la propreté, voirie et communication. Reste que pour cette élection, sur les 29 membres du groupe majoritaire Marseille en avant, Julien Ravier semble ne pas avoir les faveurs d’une large majorité du groupe.
Dans ce contexte, selon nos informations, des pressions auraient été exercées sur Sylvie Carrega afin qu’elle renonce à se présenter. Par ailleurs, le sénateur-maire de Marseille a quant à lui, clairement signifié dans une interview accordée à nos confrères de La Provence, qu’il ne donnerait pas une mairie de secteur à un adjoint ou un conseiller municipal. Didier Parakian, un temps candidat, a décidé également de ne plus postuler pour cette raison mais pas seulement. Une primaire avec trois candidats risquait aussi de voir les voix s’éparpiller, faisant ainsi le jeu de Julien Ravier que personne ne semble vouloir voir élire. Mais il reste aujourd’hui le candidat que Valérie Boyer « tente d’imposer » toujours selon des sources proches de la mairie. Le groupe devrait se réunir vraisemblablement vers 17 heures aujourd’hui, afin que le maire leur signifie son choix. Une décision qui devra néanmoins être entérinée en conseil d’arrondissement extraordinaire. A cette occasion, un autre nom pourrait sortir du chapeau, notamment dans l’opposition, ou qui sait de l’extérieur…
« Despote prête à tout »
L’attitude de Valérie Boyer au sein même de sa mairie est controversée, depuis ne nombreux mois, aux dires de certains qui préfèrent néanmoins garder l’anonymat de peur des foudres de la députée LR. Certains n’hésitent pas à la qualifier de « despote, prête à tout. Elle se sent toute puissante ». Sa réélection comme députée la place en position de force dans l’échiquier politique marseillais. Avec l’élection de Julien Ravier, Valérie Boyer garderait ainsi la main mise sur sa mairie, pour éventuellement la retrouver dans 5 ans ! Une stratégie en vue de l’échéance plus proche de 2020, où elle vise le siège de Jean-Claude Gaudin. Le conseil extraordinaire devrait avoir lieu avant le 7 juillet, date à laquelle tout député doit officiellement entériner son choix entre un mandat local ou national. Valérie Boyer a visiblement choisi la députation, et dans trois ans, la mairie de Marseille. Mais en politique rien n’est joué d’avance. Nous avons à plusieurs reprises sollicité Valérie Boyer pour répondre à nos questions. Nos appels, nos messages vocaux et nos SMS, sont restés sans réponse.