Vision, cap, ambition, résultats : la feuille de route délivrée par Renaud Muselier, président du comité régional du tourisme devenu depuis président du conseil régional Provence-Alpes-Côte Azur, a été présentée à la presse. Du travail sur la planche et des prévisions favorables.
« L’année dernière, nous avons toussé… le secteur a enregistré une baisse de 3,4% de la fréquentation. Cette page semble tournée pour 2017. L’année s’annonce dynamique avec des intentions positives. » : c’est par ses paroles que Renaud Muselier a entamé la conférence de presse, le 26 juin dernier, entouré de Danielle Milon, présidente de Bouches-du-Rhône Tourisme, Françoise Dumont, présidente de l’agence de développement touristique Var Tourisme, David Lisnard, président du comité régional du tourisme Côte d’Azur France, Pierre Gonzalvez, vice-président de Vaucluse Provence Attractivité, et Patrick Ricou, président de l’Agence de développement des Alpes. « On s’est fixé un objectif ambitieux d’une hausse de 4% de la fréquentation en fin de saison. »
Si le contexte économique est encore tendu, la saison 2017 est pressentie comme un bon millésime avec 4,5 millions de Français qui déclarent vouloir réaliser un séjour en Provence-Alpes-Côte d’Azur cet été. À cela s’ajoute une hausse de 9 points dans les intentions de départ des Européens, à 63%, par rapport à 2016. « Les séjours sont plus courts et les dépenses plus faibles, les segments de clientèle se multiplient et se diversifient : à nous de nous adapter » expose Renaud Muselier. Certes, le Tour de France et ses quatre étapes sur le territoire vont apporter un nombre conséquent de touristes, « mais il y a aussi les arts et les festivals de musique, jusqu’en 2018, avec le Grand Prix de France et le Bol d’Or. Je suis confiant pour 2017. On a réussi à fédérer tout le monde. Cette synergie va finir par porter ses fruits. Mais je veux des résultats sur trois ans. »
Le plan 2016-2022 co-constuit par trois cents acteurs et validés avec l’ensemble des partenaires affiche cette ambition d’excellence. « Un plan décliné en propositions opérationnelles avec une vision à 360°.» Après les marques Côté d’Azur et Provence, le comité régional du tourisme lancera prochainement Alpes : un triptyque de marques Monde pour mieux rendre visibles ces destinations. « Faire rêver, faire acheter, mieux accueillir et fidéliser. Je veux aussi que cette région soit la vitrine des accords de Paris. Et zéro plastique dans l’eau ! »
Accompagner les projets
« On a tous compris que ces trois marques sont trois pépites en compétition avec le reste du monde. On est sur cette logique d’accompagner les projets pilotés par les locaux. Là où nous avons un rôle, c’est qu’une région qui est mal équipée en WiFi, par exemple, ne peut pas être compétitive. », poursuit Renaud Muselier.
Tous s’accordent à expliquer qu’adapter l’offre à l’environnement est preuve de bon sens. Ainsi, rien ne sert de construire un hôtel 5* si l’environnement n’est pas adapté au produit. Et Danielle Millon de préciser : « Au niveau de la Métropole, nous allons mettre en place un schéma hôtelier, pour ne pas retomber dans les excès du passé. Un travail conjoint avec la Chambre de commerce et d’industrie, le Conseil général et la Métropole. » Mais en qualité de maire de Cassis, elle ajoute que là « il faudrait bien un 5*».
Après quelques expériences disséminées, le tourisme d’entreprise devient également une voie de développement. La région est actuellement la première de France sur ce thème. Cette démarche « de visite intelligente » devrait se concrétiser à l’automne prochain par un événement commun. Il faut savoir que les visites d’entreprise, qui drainent du public et donc des acheteurs potentiels, peuvent rapporter jusqu’à 3,8 % du chiffre d’affaires à l’entreprise.
Et nos chers voisins
Le département du Var est le leader régional ; il est bénéficie d’une clientèle interdépartementale. « Les Alpes connaissent aussi ce bénéfice, relève Patrick Ricou, mais nous savons que ce ne sera pas toujours le cas. » La Côté d’Azur souhaite, elle, développer la découverte du territoire à travers les 280 activités qu’elle comptabilise actuellement. Elle va d’ailleurs lancer un partenariat privé/public au cœur du développement commercial de la destination. Quant au Vaucluse, des cabanes insolites de grands cépages dans l’environnement du Châteauneuf-des-Papes, au chais monumental signé par Jean-Michel Wilmotte du domaine de la Cavale à Cucuron, l’accent sera mis sur l’œnotourisme à partir d’une boucle de vignes connectées de 242 kilomètres. Et à Renaud Muselier de conclure : « 70 % des professionnels trouvent positif le démarrage de saison et 71 % abordent le cœur de saison avec confiance. On s’est fixé des objectifs ambitieux mais on a des piliers solides pour se développer. »
Chiffres clés du tourisme en région Provence-Alpes-Côte d’Azur (*)
> 30 millions de séjours touristiques en Provence-Alpes-Côte d’Azur, dont 6 millions issus de touristes internationaux ;
> Dépense moyenne par personne et par jour : 64 € (53 € pour les Français, 114 € pour la clientèle hors France) ;
> 207 millions de nuitées (dont 44 % en hébergement marchand) ;
> 18 milliards d’€ de recettes annuelles liées aux dépenses des touristes ;
> 35 millions d’€ de recettes pour les communes grâce à la taxe de séjour ;
> 13 % du PIB régional ;
> 25 000 entreprises et plus de 140 000 emplois, dont 120 000 salariés, soit près de 10 % des emplois salariés de la région ;
> Plus de 2000 hôtels, 700 campings, 420 résidences de tourisme,…
(*) source : Protourisme : Panorama des vacances des Français en 2017