Les adjoints à la mairie de Marseille ont posé jeudi 7 décembre sur la photo avec une licorne en peluche. C’est en effet un joli cadeau de Noël que se sont offertes la ville de Marseille et la French Tech Aix-Marseille en signant un MOU (Memorandum of Understanding) avec le géant chinois de l’incubation high-tech TechCode. Présente à Marseille, sa directrice générale a clairement laissé entendre qu’elle souhaitait créer une filiale dans ou aux alentours de la cité phocéenne. Si elle se concrétise, cette annonce ouvrirait tout grand aux start-up locales les portes du marché chinois, aiguisant, pour certaines, leur appétit de licornes (NDLR : en langage start-up, la licorne est une société valorisée à plus d’un milliard de dollars).
#AMFT Le business trip de @techcode_daily se poursuit à la mairie de @marseille avec des pitchs de start-up dont @GUTAI_Training et signature d’un partenariat#techcode #euromediterranee pic.twitter.com/ChOlHJJtLv
— Céline Souliers (@celine_souliers) December 7, 2017
TechCode n’ambitionne, en effet, pas moins que de devenir le premier réseau mondial d’incubateurs liés à l’innovation. La société basée à Pékin dispose pour l’instant de 34 implantations dans le monde, dont une seule en Europe, à Berlin. Le gros de la présence de TechCode se fait toujours en Chine, son pays d’origine, où elle dispose de liens solides avec le gouvernement local, qui facilite les ouvertures. TechCode est ainsi en partenariat avec CFLD, un mastodonte chinois de l’immobilier spécialisé dans la mise en place de « smart cities ».
Daniel Sperling : « Une décision imminente »
Son implantation à Marseille serait donc un très joli coup, qui plus est réalisé dans des délais records. « Nous sommes allés en septembre en Israël, à l’occasion du DLD Forum de Tel Aviv, a expliqué à Gomet’ Daniel Sperling, adjoint à la mairie de Marseille en charge de l’innovation et du développement par le numérique. Nous y allions pour regarder les incubateurs et avons pu rencontrer à cette occasion les gens de TechCode qui y sont implantés. Deux mois après, leur directrice générale qui, pourtant ne se déplace jamais, est venue nous rendre visite. L’idée, c’est qu’ils viennent créer un incubateur ici, permettant d’attaquer le marché chinois. Leur décision est imminente, on saura d’ici à janvier s’il y aura bien un TechCode à Marseille ».
Au vu du discours très positif d’Erica Huang, la directrice générale de TechCode, lors de la conférence signature, une réponse positive semble quasi-acquise. Elle a ainsi parlé de son souhait de « créer une véritable plate-forme de coopération entre Marseille et la Chine ». Et de sa volonté de « pousser les start-up marseillaises à s’installer en Chine ».
GeoSentinel s’implante en Chine
TechCode ne se limite pas à ouvrir les portes du marché chinois aux start-up qu’elle incube mais leur ouvre les portes de la Chine tout court. Une start-up locale, GeoSentinel, en a déjà profité. Basée à Aix-en-Provence, elle propose des solutions d’e-santé, aujourd’hui via un bracelet connecté, demain grâce à une plate-forme intelligente. Là aussi, tout est allé très vite. « J’ai découvert TechCode lors de la visite en septembre en Israël au salon DLD, nous explique William Daumas, le CEO de la start-up. Très vite, j’ai pu rencontrer tout leur staff en Israël. J’ai ensuite été invité à un voyage d’une semaine en Chine où j’ai pu voir leurs partenaires stratégiques. Cela s’est très bien passé : grâce à eux, je vais monter un GeoSentinel en Chine, avec un poids-lourd local. » De quoi susciter l’envie des innovateurs locaux. La conférence s’est d’ailleurs conclue par quelques pitchs de start-up, tentant toutes d’expliquer leur intérêt pour le marché chinois à l’équipe de TechCode.