Un peu plus de 4 000 logements « Airbnb » sont aujourd’hui recensés, rien qu’à Marseille. Le nombre de logements de ce type aurait triplé selon les professionnels du tourisme en quatre ans. Le conseil Départemental s’engage dans la bataille et demande un rééquilibrage fiscal au sujet de la taxe de séjour.
C’est une explosion au sujet de laquelle tout le monde s’accorde sur l’ampleur. Le nombre de logements de type « Airbnb », c’est à dire « chez l’habitant – loin des règles fiscales et professionnelles qui dépendent du secteur de l’hôtellerie – est en plein essor à Marseille mais également sur l’ensemble des Bouches-du-Rhône. Face à cette situation, difficile d’imaginer les professionnels du secteur rester immobiles face à ce que certains n’hésitent pas à qualifier de « concurrence déloyale ».
Vendredi 11 décembre, le conseil Départemental des Bouches-du-Rhône, par la voie de Bouches-du-Rhône Tourisme, son organe de proposition et d’exécution de la politique touristique dans ce domaine, est entré dans le jeu en demandant une « équité fiscale » avec les hôteliers. Concrètement les propriétaires d’appartement en location touristique ne doivent plus être exonérés de la taxe de séjour, que les villes récupèrent quand un touriste passe une nuitée dans un hôtel.
« Demain, Aix et les autres villes du département seront touchées»
Isabelle Brémond, présidente de Bouches-du-Rhône Tourisme observe : « On demande plus d’unité entre professionnels avec toute cette offre qui s’est énormément développée. Demain Aix et les autres villes du département seront touchées. Une taxe de séjour c’est important, ajoute Isabelle Brémond, car elle permet de mettre en place dans les communes le service nécessaire pour l’accueil touristes sur son territoire ».
Alain Paulin est le président de l’Union des métiers de l’industrie et de l’hôtellerie, il est remonté contre le développement tous azimuts des logements « Airbnb » : « C’est n’importe quoi, assure t-il. Vous pouvez bien tomber comme vous pouvez mal tomber. Maintenant ce sont des investisseurs. Fiscalement ce sont des choses qui nous pénalisent ».
La période actuelle de l’hiver, moins fréquentée par les touristes, est une période critique pour les hôteliers. Alain Paulin l’assure : « L’été on ressent moins cette concurrence. Mais l’hiver on n’a pas du tout de clientèle car les gens vont dans ces logements à prix bradés. Ces trois ou quatre mois sont très difficiles. »
Accompagner les communes et aménager la loi
Danielle Milon, maire Les républicains de Cassis également vice-présidente du Conseil départementale déléguée au tourisme et présidente de Bouches-du-Rhône Tourisme, estime que le Département a son rôle à jouer dans l’harmonisation fiscale. « Les hôtels de deux étoiles sur ma commune sont moins pleins qu’avant, assure l’élue, parce que c’est une concurrence déloyale et il faut agir. Il ne s’agit pas de leur faire la guerre, ils sont les bienvenus car ils correspondent à une demande mais il faut qu’ils entrent dans le cadre, comme tout le monde »
Danielle Milon propose donc de mettre en place des mesures d’accompagnement des communes dans la collecte de cette taxe avec entre autre la mise en œuvre de plateforme collaborative et mutualisée de gestion de la taxe de séjour. Par ailleurs, il est nécessaire, selon elle, d’apporter des précisions légales pour faire en sorte que les loueurs de résidences principales soient contraints de déclarer l’activité auprès de la Mairie.
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