Pour la présidente du Pays dʼAubagne et de lʼétoile, les territoires sont loin dʼêtre morts et enterrés. Face à la Métropole, elle liste ses atouts et ses exigences pour développer les transports et favoriser la croissance économique.
Pour la nouvelle année, la présidente du conseil de territoire du Pays dʼAubagne et de lʼétoile, Sylvia Barthélémy a voulu rappeler la vivacité et lʼimportance de son territoire à lʼheure où la toute jeune Métropole tente de sʼimposer comme chef de file des collectivités locales : « Cʼest au président Gaudin de présenter, seul, ses vœux au nom de la Métropole et de ses territoires. Pourtant, en ce début dʼannée 2018, nous nous permettons une petite entorse à cette règle », lance fièrement Sylvia Barthélémy en introduction de son discours à la centaine de décideurs locaux réunis vendredi 26 janvier à la galerie Argilla. Un message clair pour démentir les rumeurs annonçant la disparition des territoires au profit de la Métropole en 2020 : « Nous sommes ses bras, ses mains, ses jambes. Elle a un besoin vital des compétences de proximité quʼelle nous a déléguées », réaffirme-telle. Et de rappeler les nouvelles compétences que les lois Maptam et Notre ont attribuées aux territoires comme lʼurbanisme et bientôt la voirie.
Un Valʼtram nommé désir
Le Pays dʼAubagne et de lʼétoile a su conserver certaines de ses particularités comme la gratuité des transports qui lui est garantie jusquʼà la fin du contrat de service public jusquʼen 2021 : « Tout aura été fait pour que nul ne puisse remettre en cause ce que chacun considère, ici, comme un acquis », prévient-elle. A cet horizon, le territoire mise sur une augmentation de la fréquentation de ses transports de 2,4 % par an pour atteindre 6,6 millions de voyageurs. Pour atteindre cet objectif, il compte beaucoup sur la réalisation du Valʼtram qui doit relier le centre-ville dʼAubagne à la Bouilladisse. Sylvia Barthélémy milite pour un démarrage des travaux dès cette année. « Cʼest un impératif et une exigence sur lesquels je ne céderai pas », insiste-t-elle. Lundi 29 janvier, la société publique locale Façonéo, en charge des transports aubagnais, a présenté au comité de pilotage de la Métropole un nouveau montage financier pour étaler les coûts et accélérer le calendrier. Elle attendait un feu vert pour lancer le projet. Finalement, la réunion nʼaura pas accouché de la décision tant attendue qui semble repoussée à mars prochain…
Les entreprises en quête de plus de 90 000 m² de bureaux
Lʼamélioration du réseau de transport public est attendue aussi bien par la population du centre-ville dʼAubagne que par les entreprises des zones dʼactivités environnantes. Le territoire affiche une bonne santé économique mais reste menacé par une pénurie de foncier : « Aujourdʼhui, ce sont près de 94 000 m² de bureaux qui sont demandés par les entrepreneurs », annonce Sylvia Barthélemy. Pour répondre à ce besoin, ces services ont identifié 50 hectares pour accueillir de nouvelles activités. A Camp Sarlier, sur la zone des Paluds, les travaux du prochain centre dʼaffaires Alta Rocca ont déjà démarré et le territoire souhaite aménager 10 hectares supplémentaires à Camp Major à lʼouest dʼAubagne. Enfin, dans la partie sud de Napollon, 8 hectares peuvent encore être dégagés et font lʼobjet dʼétudes dʼimplantation de nouvelles activités.
En conclusion de la cérémonie, Sylvia Barthélémy a adressé un nouveau message à la Métropole. Refusant le débat manichéen des « pro-métropolitains » et des « anti », elle estime que « rien nʼest tout noir, rien nʼest tout blanc ». Elle met une nouvelle fois en garde contre « le vent un peu trop centralisateur » qui peut parfois souffler depuis Marseille et demande « de respecter les modalités dʼorganisation du travail dʼun Pays dʼAubagne et de lʼétoile bien plus ancien » que la Métropole. Mais salue également sa « capacité à mobiliser les acteurs économiques de notre région et à organiser la promotion des intérêts de nos entreprises à lʼétranger ».