Citoyenneté, humanisme, rassemblement : c’est en ces termes que Sophie Joissains s’est adressée aux militants de l’UDI lundi 16 mars, à Aix-en-Provence. A six jours des élections départementales, le premier cercle de réflexion de l’UDI, qui préfigure un futur comité de perfectionnement du parti, s’est déroulé entre les murs de la brasserie des 2 Garçons, sur le Cours Mirabeau. L’objectif est de « travailler de manière non traditionnelle. Les partis politiques, jusqu’à présent fonctionnent par section et par fédération ; on oublie la rencontre avec le citoyen », a déclaré la sénatrice UDI des Bouches-du-Rhône. Bien évidemment, ce rassemblement visait aussi à mobiliser les sympathisants pour la date fatidique du 22 mars, mais pas seulement. « Ce que nous souhaitons faire c’est créer des manifestations, environ toutes les 4-5 semaines, avec des intervenants, qu’ils soient universitaires ou praticiens, qui permettront de développer des thématiques auprès des personnes qui souhaiteront être présentes ». Ces réunions permettront en vérité à l’UDI, de diffuser ses idées en Pays d’Aix. Les ambitions électorales ont donc été relayées au second plan, pour faire place nette à une nouvelle synergie entre politiques et citoyens Aixois.
Fracture entre politiques et citoyens
Ce défi ambitieux, intervient dans un contexte où le clivage électoral de droite comme de gauche est rejeté par la plupart des électeurs, offrant un boulevard propice à la montée du Front National. Ce n’est « pas la bonne solution -selon la sénatrice- nous voulons lutter contre le populisme de haine ». Quand on évoque la fracture politique aixoise, Sophie Joissains l’admet : la ville n’est pas épargnée par le rejet des dirigeants, « les institutions républicaines n’intéressent plus le citoyen et je crois qu’il faut se battre contre ça. On ne peut pas laisser les choses filer et seulement crier à l’anathème ». Difficile en effet de convaincre quand les citoyens ne croient plus dans le rôle des départements, ou ne connaissent pas son utilité. Même au niveau le plus local, la rupture entre Français et dirigeants est plus que palpable.
Afin de palier cette déconnexion entre élus et électeurs, la sénatrice avance de timides solutions. Cependant, il est difficile de pouvoir porter un jugement objectif, alors qu’il ne s’agit simplement que d’une préface politique.
Remobiliser la nouvelle génération
Reste un point délicat que la sénatrice et le groupe UDI devront accentuer pour que ces réunions soient un succès : remobiliser la nouvelle génération d’électeurs (18-25 ans). Aujourd’hui le désintérêt pour le domaine politique est encore plus flagrant, pour une jeunesse qui a de plus en plus de mal à trouver son identité au sein du paysage politique français. A cette question, Sophie Joissains répond, une nouvelle fois, que le dialogue et les rencontres seront les clefs pour les intégrer dans la « cohésion républicaine ». Et la ville fait des efforts pour intégrer la jeunesse dans son dialogue social insiste-t-elle. « On est en train de créer un pôle d’accueil sportif sur le Jas-de-Bouffan et sur Encagnagne avec les cinq associations politiques de la ville. Beaucoup de jeunes ne voient plus d’intérêt dans les domaines scolaires et politiques. Les rattraper dans un système de cohésion républicaine, c’est important ». Sur le papier, ces « promesses » séduisent, il n’y a aucun doute. Reste à savoir si, au fil du temps, si les comités de perfectionnement de l’UDI tiendront le cap.