Réunis lors des onzièmes Assises de la Mer, qui se tiennent mardi 3 et mercredi 4 novembre 2015 au Parc Chanot, les représentants de la Ville, du Conseil départemental, de MPM, de la Région et de la CCI veulent participer au développement du port de Marseille. En revanche, ils affichent leurs divergences sur les solutions de soutien à la SNCM et sur la Villa Méditerranée.
Construire une image attractive de Marseille, avoir une ouverture sur le monde, améliorer les réseaux industrialo-portuaires… Sur tous ces sujets, les représentants de la Région, du Conseil départemental des Bouches du Rhône, de Marseille Provence Métropole, de la CCI et de la Ville de Marseille, réunis lors d’un débat sur « Marseille et la Méditerranée », ont formulé des discours allant dans le même sens…. Du moins en théorie, car ils ont laissé deviner à quel point la mise en pratique de ces ambitions suscite la discorde, notamment sur deux sujets emblématiques : le sort de la SNCM et la Villa Méditerranée.
Villa Méditerranée et avenir de la SNCM, pommes de discorde
Dans une ambiance un rien potache, les représentants de la Ville, présents dans la salle, ont ainsi chahuté Mireille Peirano, vice présidente du Conseil Régional Paca, lorsqu’elle a abordé le sujet de la Villa Med qui cristallise les désaccords : « la Région a la volonté de faire de Marseille la capitale de l’ouverture vers les autres pays de la Méditerranée, dont le symbole est la Villa Méditerranée. Ils critiquent un peu, mais ils sont obligés de se rendre à l’évidence qu’elle est le symbole que Michel Vauzelle a voulu faire de Marseille cette capitale ouverte sur la Méditerranée ».
Autre sujet de discorde, celui de l’avenir de la SNCM. « Je ne crois pas que les collectivités territoriales et locales doivent intégrer le capital de la SNCM. Non, la Ville n’entrera pas au capital. Que l’Etat joue son rôle d’actionnaire », a martelé Didier Réault, adjoint au maire de Marseille et président du Parc National des Calanques, sous les applaudissements de quelques partisans. Et d’ajouter, en qualité de vice président du Conseil départemental, délégué aux finances : « ce n’est pas une bonne idée que le Conseil départemental entre au capital. Nous pensons qu’il y a d’autres moyens d’aider la SNCM, notamment en la remettant dans une situation concurrentielle ». Même avis de la part de Claude Piccirillo, vice président de Marseille Provence Métropole : « La Métropole n’a pas de compétences particulières dans cette société ». Des positions clairement opposées à celle de l’actuel président de Région, Michel Vauzelle, qui a ouvert la voie à ce que la Région intervienne aux côtés d’un éventuel repreneur.
Port de Marseille : tous les clignotants sont au vert
En revanche, tous les orateurs semblaient d’accord sur les objectifs annoncés par Marc Reverchon, vice président de la Chambre de Commerce et d’Industrie et président du conseil de développement du grand Port Maritime de Marseille, pour que la ville reprenne une part prépondérante dans le trafic maritime mondial. « Le port de Marseille a connu un peu de déprime par le passé mais cette époque est révolue. Tous les clignotants sont au vert, le trafic repart à la hausse ». Avec plus de 80 millions de tonnes cette année, le port de Marseille représente 43 500 emplois directs et indirects. Deuxième port méditerranéen, cinquième port de croisière en Europe, il a accueilli 1,5 million de passagers cette année. Et la région dispose de pôles d’excellence, dans la réparation navale, avec la relance des chantiers de La Ciotat, mais aussi grâce à sa filière logistique portuaire digne d’attirer les plus grands acteurs mondiaux. Quant à la plaisance, l’époque des « pêcheurs du dimanche » est loin. « Depuis quinze ans, nous avons rehaussé le niveau. Marseille est devenue le premier port de plaisance de France et veut devenir un des premiers d’Europe », a assuré Claude Piccirillo, vice président de Marseille Provence Métropole.
« La mer est un puissant levier d’attractivité du territoire. L’enjeu est de passer d’une industrie les pieds dans l’eau au modèle économique correspondant à la troisième révolution industrielle », a souligné Marc Reverchon. Vaste responsabilité que devront relever les futurs dirigeants de la Région et de la Métropole.
Infos utiles :
Découvrez le programme de la journée du 4 novembreLe teaser des onzièmes Assises de la Mer :
A lire également :
– [Politique] L’avenir de la SNCM au cœur du débat pour les élections régionales
– [Economie] Christian Estrosi veut « mettre le paquet » pour le port de Marseille
– [Régionales] En cas de victoire, Christian Estrosi (LR) veut vendre la Villa Méditerranée