Jean-Marc Coppola (à droite sur notre photo) a été nommé le 12 mai 2015 par les instances du PCF chef de file les communistes pour les élections régionales de décembre prochain. L’élu Front de Gauche ne veut pas faire dans la figuration et souhaite « éviter la fin des politiques sociales et progressistes » dans un contexte marqué par la possibilité « que la droite et l’extrême droite obtiennent la majorité à la région.»
« Un grand rassemblement »
Jean-Marc Coppola espère aboutir à un « rassemblement des forces politiques de gauche pour notre région. » Les communistes veulent « être le moteur d’un rassemblement, mais ni le centre, ni le guide. » Cette union se fera selon Pierre Dharéville, responsable du PCF dans les Bouches-du-Rhône (à gauche sur notre photo), avec « des forces politiques volontaires » mais aussi « des acteurs associatifs », des syndicats et les citoyens qui le veulent. Actuellement, Jean-Marc Coppola et l’ensemble des responsables et élus régionaux du PCF sont dans le débat. Ils n’ont pas encore « les contours » de ce rassemblement, préférant se laisser « le temps de parcourir la région » à la rencontre de « tous ceux qui la font » et en premier lieu les habitants. Une cible particulière ? « Tous les déçus de la gauche au gouvernement. » Ainsi, M. Coppola souhaite agglomérer autour de lui tous les mécontents de la politique menée par François Hollande, mais aussi de nombreux abstentionnistes « car dans l’abstention, on retrouve beaucoup de citoyens de gauche déçus. »
Lorsqu’on demande à M. Coppola avec quels acteurs politiques ce rassemblement s’effectuera, il répond que « toutes les forces de gauche peuvent être concernées », évoquant pêle-mêle Europe Ecologie les Verts, le Parti Socialiste ou encore de plus petites formations comme Nouvelle Donne. Si une alliance dès le premier tour entre les socialistes – menés par Christophe Castaner, député rapporteur de la loi Macron et proche de Manuel Valls – surprendrait, Pierre Dharéville insiste : « ce n’est pas une affaire de personnes. » Il s’agit de débattre « d’enjeux régionaux. » Si en 1998 et en 2004, les communistes s’étaient fondus dans une liste d’union de la gauche dès le premier tour, ils avaient fait bande à part en 2010 (6,11% des voix au 1er tour) avant de rallier la liste menée par Michel Vauzelle au second tour. Pour 2015, l’union ou non des différentes composantes politiques de la gauche s’effectuera sur des « valeurs » et sur le «projet d’une région solidaire, citoyenne et écologique.»
« Un programme fondé sur des valeurs »
Jean-Marc Coppola exclut d’emblée de « rassembler » uniquement sur la peur de voir la région basculer dans le giron “de la droite extrême ou de l’extrême droite. » Et M. Dharéville précise que le PCF n’acceptera pas d’alliance avec le PS « si c’est pour que la région soit la courroie de transmission des politiques d’austérité.» Le programme d’union dans lequel s’inscrira le PCF sera fondé sur les valeurs de la République « liberté, égalité, fraternité, solidarité » et sera « progressiste.» Jean-Marc Coppola souhaite durant cette campagne “sortir des sentiers battus » et «élever le débat politique » tout en l’orientant «vers les enjeux régionaux.» Le responsable départemental du PCF insiste : « Nous ne laisserons pas le débat régional être mené par Christian Estrosi et Marion Le Pen. » Le Parti Communiste souhaite donc « développer toute une campagne qui remette à jour les idées progressistes » et choisit de lutter « contre la régression sociale. » Des thèmes de campagne sont déjà clairement identifiés comme incontournables pour cette formation politique : l’égalité des droits, la transition écologique et énergétique, davantage de démocratie, l’emploi et la lutte contre l’austérité.
Jean-Marc Coppola rappelle que les communistes avaient proposé durant la campagne de 2010 le concept d’une carte qui permette d’importantes réductions allant jusqu’à la gratuité pour le transport en train sur les lignes régionales. Cette proposition de campagne avait ensuite été reprise par la majorité de Michel Vauzelle qui instaurait ainsi la carte Zou. Cette carte « a connu un grand succès depuis sa mise en application » rappelle le chef de file communiste qui vise aussi à convaincre de la crédibilité de son programme.