Les Bouches-du-Rhône ont propulsé Christian Estrosi au conseil régional. En effet, celui-ci arrive en tête sur l’ensemble du département avec de très gros scores dans les arrondissements marseillais ou encore à Aix-en-Provence, où il devance Marion Maréchal-Le Pen avec plus de 40% d’écart. Mais la fracture géographique est marquée et la carte du département n’est pas unanime.
Dominateur autour de l’étang de Berre
Et si le Front National s’était constitué des bastions à la faveur ces régionales 2015 ? Son ancrage géographique est aujourd’hui très marqué dans les Bouches-du-Rhône. Le pourtour de l’étang de Berre lui est acquis et toutes les grandes villes de la zone ont voté majoritairement Front National au second tour des élections régionales. Seules Martigues, Vitrolles et Berre ont résisté à cet élan bleu marine. A Istres, Ensuès, Lançon, le Front National s’adjuge la majorité des suffrages. A Miramas, il grimpe à 54%. A Fos-sur-mer, c’est près de 57% des voix. Quant à Marignane, Marion Maréchal-Le Pen approche la barre symbolique des 60 !.
En tête dans la périphérie marseillaise
Mais l’étang de Berre n’est pas le seul terreau fertile du Front National dans le département. En observant attentivement la carte des résultats, nous pouvons constater que la ceinture de communes qui entoure Marseille s’est elle aussi laissée gagner par le FN. Ensuès-la-Redonne, Septèmes-les-Vallons, Les-Pennes-Mirabeau, Plan-de-Cuques, Allauch, Auriol : autant de villes aux accents provençaux où Marion Maréchal fait un carton. Dans les communes limitrophes de Marseille, seule Aubagne affiche une large majorité pour Christian Estrosi. A La-Penne-sur-Huveaune, l’écart entre les deux candidats est de quatre petites voix seulement. La périphérie de Marseille semble acquise durablement au FN. Ce phénomène n’est pas nouveau. Aux dernières élections départementales, le Front National avait effectué de très hauts scores dans les cantons en banlieue de Marseille comme celui d’Allauch ou celui allant de Septèmes à Gardanne.
“Le Front National poursuit son ancrage local”
Contacté par Gomet’, Antoine Maggio, élu FN dans les quartiers Nord de Marseille nous confie que « malgré la déception de la défaite, le Front National poursuit son ancrage local » ajoutant qu’un « enracinement de terrain est plus difficile à réaliser qu’un 21 avril 2002 ». Effectivement, la liste Bleu Marine envoie 20 conseillers régionaux dans les Bouches-du-Rhône, alors qu’ils en détenaient seulement huit sur la précédente mandature. Bernard Marandat évoque « un grignotage » de son parti qui gagne du terrain d’élection en élection.