C’est Franck Recoing, chef d’entreprise et ancien trésorier et vice-président de la CCI Marseille-Provence qui vient questionner le président de l’OM Jacques-Henri Eyraud, ce vendredi 3 février, lors du déjeuner organisé par les anciens de Sciences-Po : « Comment retrouver un classement international qui place l’OM à la 50e place alors que le club fut dans le top 15 ? » Le président de l’OM ne veut cacher les difficultés. Il reconnait que malgré les moyens investis par le nouveau propriétaire et estimés à 200 millions d’euros dans les prochaines années, on ne « boxe pas dans la même catégorie que le Real de Madrid, FC Barcelone ou Manchester United. Ce sont des clubs qui ont 500 millions d’euros de budget. Manchester, c’est 850 employés. À l’OM, nous sommes 130 mais on peut faire des choses très bien à 130 ! » Et d’observer « qu’il y a des clubs qui ont des résultats sportifs sans avoir ces budgets là exceptionnels. Je pense à l’Atletico Madrid, au FC Séville ou évidemment au Borussia Dortmund. Et il y en à d’autres. »
« Aller le plus loin possible en Champions League »
Pour le bras droit de Frank McCourt : « La beauté du sport, c’est justement qu’il y a des surprises malgré la corrélation certaine ente moyens financiers et résultats. On peut aller loin dans une compétition avec une équipe bien gérée, un recrutement intelligent et un staff technique de qualité. C’est ce que l’on va essayer de faire. Le classement Fifa, j’avoue que je m’en fiche un peu. » Eyraud vise clairement un retour en Champions League. « Ce qui compte c’est de gagner et jouer les premiers rôles très rapidement dans le championnat de France dès la saison prochaine. Peut-être pas avec des ambitions de titre dès la saison prochaine mais en tous cas dès la saison suivante, certainement une ambition au plus haut niveau en France. Et puis avec cette ambition, forcément la qualification pour la Champions League et la volonté d’aller plus loin possible dans cette compétition. »
Un club omnisports ? « Pourquoi pas, mais pas tout de suite »
Gagner. Gagner toujours, gagner encore « mais on part d’un peu loin » souligne Eyraud qui renvoie au classement de la saison dernière (13e) et au départ de dix joueurs. « Nous sommes dans une mission de reconstruction. On bâtit les fondations d’un nouvel OM dans tous les domaines. » Quid des autres sports ? À Robert Assante, l’élu de la majorité Gaudin qui lui demande quelle est sa stratégie omnisports, Jacques-Henri Eyraud reconnaît sa prudence sur le sujet. « J’ai déjà beaucoup à faire pour relancer une équipe de football professionnel. Vous trouvez peut-être que c’est du court-termisme mais avant de me lancer dans d’autres sports, remettons l’OM et sa section football au niveau où elle devrait être. Je pense que c’est pour moi la priorité. » Et plus tard ? « J’aime tous les sports et j’en ai pratiqué de nombreux. Si on pouvait, à terme, peut-être dans cinq ans, peut-être dans dix ans, essayer de regarder des développements sur d’autres sports, cette plateforme omnisports que Barcelone fait formidablement bien, pourquoi pas ! Mais aujourd’hui c’est d’abord le temps du football. »
Demain la suite de notre série :
Développement international de l’OM : Jacques-Henri Eyraud met le cap sur l’Asie et l’Afrique (3/5)Lire notre précédent volet :
Jacques-Henri Eyraud, président de l’OM : le discours et la méthode de la conquête (1/5)