Faire plus, faire mieux, faire autrement : la devise portée par la mission métropole ne déplairait pas aux acteurs du monde sportif conviés mardi 17 juin 2014 par l’ANDIISS (Association nationale des directeurs et des intervenants d’installations et des services des sports) à la Faculté des sciences du sport de l’université Aix-Marseille-Provence. Le réseau territorial du sport y a organisé une journée de conférences et de débats au sujet de la place du sport au sein du territoire métropolitain, le tout dans une ambiance café-apéro-déjeuner. Après la signature d’une convention entre la Faculté de Marseille, Sciences Po Aix et l’ANDISS sud-est, ce sont cinq intervenants qui ont posé leur regard tour à tour institutionnel, politique, économique et philosophique, sur les liens entre « Sport et intercommunalités ».
Illustrations de coopération : Aix-en-Provence et Lyon
Hervé Libermann, directeur des sports de la communauté du Pays d’Aix, a ainsi présenté l’exemple aixois, précisant notamment que le Palais des sports aixois serait finalement préféré à une aréna marseillaise plus culturelle : « 6 000 places modulables à 3 000, ainsi qu’une salle attenante de 1 000 places. La fin des travaux est fixée à 2017, soit l’année même de l’organisation par la France du championnat du monde de handball masculin. C’est notre horizon ». Aix-en-Provence se positionne aussi sur la place internationale. Autre territoire, autre référence, celle du Grand Lyon : François Bernardini, maire d’Istres, a remplacé au pied levé Xavier Fabre, directeur du sport à Villeurbanne (grève de la SNCF oblige), pour en exposer la mise en œuvre. Le voisin rhodanien est dans les starting-block : nouvelle collectivité effective dès le 1er janvier 2015 et fusion du conseil général du Rhône avec ce prochain territoire.
Le sport : une prérogative métropolitaine
Au détour de son intervention, certes plus succincte, François Bernardini a rappelé qu’au regard de la loi du 28 janvier portant sur la modernisation de l’action publique territoriale et d’affirmation des métropoles, « la création et la gestion d’équipements culturels et sportifs relèvent de la compétence de la métropole ». Et Vincent Fouchier, directeur du projet métropolitain, d’en détailler les ambitions, activées sur le territoire d’Aix-Marseille-Provence au travers du travail préparatoire de la mission interministérielle. Cette dernière accompagne en effet l’émergence de l’institution et impulse le projet métropolitain :
« Le sport y est abordé de manière totalement décloisonnée ; il nous est imposé par l’échelle du futur territoire et doit être envisagé dans la continuité de Marseille-Provence capitale européenne de la culture en 2013. »
Écoutez : Pour Vincent Fouchier : « Il faut continuer sur la voie de Marseille-Provence, capitale européenne de la culture »
Métropole d’Aix-Marseille-Provence : du sport pour tous
Vincent Fouchier a alors déterminé trois axes principaux : l’accès aux équipements sportifs, le rayonnement inhérent à l’événementiel et le rôle joué par le sport dans l’affirmation d’une identité collective. Norbert Norian, politologue constitutionaliste et directeur des études de Sciences Po Aix, a précisément exploré cette « part invisible du sport qui contribue à la pulsation spatio-temporelle du territoire. Le sport participe à la mise en scène de la métropole, en lui donnant corps et sens via des images et des héros. Les politiques publiques concourent à la construction d’un imaginaire métropolitain ».
À ce titre, l’avenir dessine une perspective nécessaire ; et, comme l’a souligné Cédric Dufoix, secrétaire général de l’Olympique de Marseille, en charge du sport à la Chambre de Commerce et d’Industrie Marseille-Provence, les acteurs économiques s’y engagent, notamment avec le projet ICE (Investissements, Cluster, Évènements). Après avoir regretté l’absence de structuration de la filière, il en a résumé la ligne de conduite, à savoir la dynamisation de l’écosystème sportif. Cela ne pourra se faire, et l’ensemble des intervenants en convient, sans la mobilisation constructive, déjà probante, des partenaires (société civile) ainsi que de celle, moins évidente, des élus. En somme, jouer collectif.