Un conseil municipal sous haute tension s’est tenu ce lundi 14 septembre à Marseille. Éducation, environnement mais aussi crise des migrants ont été les grands thèmes abordés au cours de la matinée. Revivez les temps forts avec Gomet’
Doit-on accueillir les migrants à Marseille ? Faut-il ouvrir les garderies aux enfants de parents qui ne travaillent pas ? Combien de temps l’usine Alteo pourra poursuivre ses rejets toxiques dans les eaux du Parc national des calanques ? Les débats ont été nombreux au cours de ce conseil municipal de rentrée. Une réunion qui a commencé fort pour le maire, Jean-Claude Gaudin, qui s’est vu, par deux fois, blâmer pour son refus d’autoriser un débat sur les migrants au sein de l’hémicycle.
C’est Stéphane Mari, président du groupe PS, qui le premier « regrette » que le maire n’ait pas accepté d’ouvrir le débat. Appuyé plus tard par Stéphane Ravier (maire du 7ème secteur de Marseille) qui déplore « une catastrophe, une submersion migratoire » pour l’Europe et la France. Hostile au débat, Jean-Claude Gaudin ne souhaite « pas transformer le conseil municipal en assemblée. » Selon lui « la politique est partout mais n’est pas tout. » Il autorise finalement Patrick Mennucci (député PS) à s’exprimer sur le sujet.
“On a pas attendu une photo macabre”
Sous les huées et les protestations du Front National, Patrick Mennucci dit vouloir poursuivre et aménager à Marseille les mesures prises par l’État pour l’accueil des réfugiés. « C’est l’histoire de notre ville de dire oui aux Syriens et Irakiens qui fuient Bachar El Assad et Daesh. La ville a la responsabilité d’accueillir et de contribuer à l’intégration de 150 réfugiés par an. » C’est Xavier Méry (adjoint au maire délégué à l’intégration et à la lutte contre l’exclusion) qui se charge de lui répondre. Celui qui a assisté à la réunion des maires de France à l’initiative du ministre de l’Intérieur rétorque : « On a pas attendu un buzz médiatique ou une photo macabre, mais symbolique, pour se rendre compte de la misère en Syrie et en Irak. Les 150 personnes on les a déjà ! » La ville de Marseille, à qui l’on promet 1 000 euros par réfugiés « donnera un coup de main.»
Ce lundi 14 septembre, il fallait également statuer sur la poursuite de rejets des boues rouges par l’usine Alteo de Gardanne, dans les eaux du Parc national des Calanques. La ville de Marseille envisage de ramener à 5 ans, la poursuite avant l’arrêt total, des rejets prévus initialement pour 30 ans à la demande d’Alteo. « Non » répond Roland Cazzola (PS). L’élu estime que “ce sera à la ministre de l’Écologie de prendre une décision et de proposer des solutions alternatives“. Roland Cazzola demande des explications, pourquoi 30 ans hier, et 5 ans aujourd’hui ? “Il va falloir que l’on ait des réponses de la part du Parc national des calanques et de MPM“. En attendant, son groupe votera contre la proposition, tout comme le groupe Europe Écologie les Verts et le Front national.
Quant aux réponses, elles sont apportées par Didier Réault, président du Parc national des Calanques et conseiller municipal : “Avant le Parc National des Calanques, tout le monde se foutait du rejet exceptionnel des boues rouges à Cassis”. Selon lui, l’État doit prendre ses responsabilités et mener des études indépendantes de celles d’Alteo. Il propose également une nationalisation de l’entreprise afin de permettre la sauvegarde des emplois. Fin du débat, la proposition est votée !
Une garderie gratuite pour tous
La réforme des rythmes scolaires, elle aussi, a fait parler. Et si Annie Levy-Mozziconacci, élue de l’opposition, a reconnu que « les choses commencent à se structurer » ainsi que « les nombreux efforts réalisés par la ville de Marseille », tout n’est pas rose. Sandrine D’Angio (FN) déplore le retard de paiement des associations chargées des temps d’activités périscolaires. Certaines structures n’auraient pas encore été payées pour l’année scolaire 2014/2015. “Il faut les fidéliser. Certaines associations intervenant l’année dernière se sont retirées” remarque l’élue. Pour Valérie Diamanti (Front de Gauche) il est important de réunir un conseil municipal extraordinaire pour discuter de la question de l’éducation.
Et il y a finalement eu un point d’entente au cours de ce conseil municipal houleux : la question des garderies soulevée par l’opposition et par les parents. Les élus ont validé aujourd’hui l’élargissement des conditions d’accueil des écoliers marseillais. Désormais les enfants dont les deux parents ne travaillent pas, sont en formation, ou touchés par une maladie mais dont les horaires ne permettent pas de récupérer leurs bambins, seront accueillis à la garderie. “Pour un à cinq jours modifiables chaque trimestre” souligne Danièle Casanova (adjointe aux Écoles maternelles et élémentaires). “On ne fait pas de garderie à la carte.” Mais en cas d’absence, les parents seront remboursés en fin de trimestre. Ils pourront payer à l’aide des chèques emplois services.
Autre fait marquant de ce conseil municipal de rentrée, l’élection des futurs conseillers métropolitains au sein de la métropole d’Aix-Marseille-Provence d’Aix-Marseille Provence. Découvrez les 39 nouveaux élus avec Gomet’.