C’est à Roland Blum, l’actuel adjoint aux finances de la Ville de Marseille et ancien maire du secteur, qu’est revenu « le triste privilège » de présider cette séance extraordinaire du conseil d’arrondissement de Marseille. Une petite boutade avec le sourire, en introduction, puisqu’en sa qualité de doyen d’âge, il devait assurer cette mission. Conformément à la loi, Valérie Boyer, réélue députée de la 1ère circonscription des Bouches-du-Rhône, a démissionné de ses fonctions de premier magistrat à la mairie des 11e et 12e arrondissements, pour se consacrer à son mandat au Palais-Bourbon. Sans surprise, la candidature de Julien Ravier a été proposée par le groupe Marseille en avant. Délégué à la propreté, la voirie et à la communication, le suppléant de Valérie Boyer lors des dernières législatives avait été « adoubé » courant juin par le groupe majoritaire. Sans surprise en effet, jusqu’à ce qu’une autre candidature ne vienne perturber la séance.
« Au nom de la démocratie », le premier adjoint, Didier Zanini, s’est proposé à la fonction de maire. Etonné, par ailleurs, de voir des bulletins pré-remplis sur la table et « comme le veut la jurisprudence », il a émis le souhait de voir apparaître le nom des deux candidats déclarés. Et il avait tout prévu, puisqu’il est venu avec ces bulletins-là, obligeant à une suspension de séance. Moins de cinq minutes au cours desquelles la directrice générale des services et les deux candidats ont examiné ces derniers, avant que les élus ne procèdent au vote à bulletin secret.
« Je suis jeune, je sais, enfin… j’ai l’âge d’un président »
Scrutin clos. Place au dépouillement. Sur 39 élus, 37 se sont exprimés, deux élues socialistes ont décidé de ne pas prendre part au vote. Julien Ravier a été élu à la majorité absolue avec 20 voix contre 17 pour Didier Zanini. Une élection sur le fil et une volonté exprimée, par des élus, de faire bouger les lignes. Une élection serrée néanmoins applaudie par l’ensemble des élus et du public, parmi lequel Yves Moraine et Lionel Royer-Perreaut, deux autres maires LR de secteur, qui ont œuvré pour soutenir cette candidature. Mais le vote démontre que Julien Ravier ne fait pas l’unanimité parmi les membres du conseil d’arrondissement. Lors de son discours d’intronisation, il a d’ailleurs exprimé le fait qu’il ne « s’attendait pas forcément à ce scénario ». Lui va continuer à travailler de concert avec Valérie Boyer, qui reste conseillère municipale, mais le nouveau maire souhaite aussi rassembler « et travailler collectivement et nous aurons besoin de toutes les compétences ». Malgré sa jeunesse, il a revendiqué son expérience au fil de ces dix années : « Je suis jeune, je sais, enfin… j’ai l’âge d’un président ». Certains apprécieront ou pas, la comparaison…