« Il est nécessaire de procéder à l’acquisition de matériels roulants, soit 15 bus électriques d’environ 12 mètres de long, dont les technologies seront en phase avec les ambitions du projet en termes de développement durable », précise le rapport soumis à l’avis des élus. Appelée à desservir le Jas de Bouffan, Encagnane, le centre-ville (gares, Rotonde) et les facultés, cette ligne de BHNS (bus à haut niveau de service) reliera plusieurs pôles d’échanges et parcs relais. Elle répond donc aux objectifs du plan de déplacements urbains (PDU) : réduire l’usage de la voiture, favoriser les modes doux, et développer de nouvelles pratiques de mobilité pour des déplacements plus intelligents.
Les élus ont donc validé l’idée d’exploiter la future ligne avec une flotte de véhicules dont la chaîne de motorisation sera entièrement électrique. Le recours à cette technologie implique d’acquérir les bus électriques mais également les dispositifs de recharge le long du tracé et au remisage des véhicules et de réaliser les modifications techniques nécessaires au centre de maintenance. L’enveloppe est fixée à 15 millions d’euros.
« Nous avons conçu l’agenda de la mobilité en fonction de nos besoins, est intervenu Jean-Paul Serrus, vice-président de la Métropole délégué à la mobilité, aux déplacements et aux transports, et maire de La Roque d’Anthéron. Il s’agit à présent de trouver les solutions financières pour le rendre possible, avec l’aide de l’Etat. » Pour ce faire, trois inspecteurs généraux étudient le dossier dans le cadre d’une mission interministérielle.
Passe d’armes Serrus-Bramoullé sur le financement
Le projet Métroexpress intégré dans l’agenda de la mobilité métropolitaine a également fait l’objet d’un débat quelque peu houleux entre Jean-Pierre Serrus et Gérard Bramoullé (photo archives Gomet’), premier adjoint de la ville d’Aix-en-Provence. Le cœur du problème : le financement. « Vous avez défini des objectifs sans tenir compte des moyens, c’est un point de vue bizarre », avance le lieutenant de Maryse Joissains. « Pas bizarre mais très simple et je l’assume tout-à-fait, reprend au vol le délégué aux transports. Adapter les moyens aux projets, et pas l’inverse, était la seule façon d’engager un bras de fer avec l’Etat afin d’obtenir des financements. Les ressources financières dont nous disposions n’étaient pas suffisantes pour mettre en place le système de mobilité dont nous avons besoin sur tout le territoire. »
La structure financière qui sera utilisée pour créer des recettes et résoudre la problématique de la maîtrise d’ouvrage n’est pas encore créée et Maryse Joissains s’en est étonnée. « Nous sommes en train de développer cet outil avec la mission interministérielle. Nous suivons exactement le même chemin que celui du Grand Paris. Il s’agit de monter une structure complexe avec des fonds privés certes mais aussi des investissements publics. Le passage par la voie législative est inévitable », conclut Jean-Pierre Serrus.