L’événement était très attendu. Et la soirée d’inauguration de thecamp a été une totale réussite. Plus de 1 000 personnes ont assisté à cette opening, qui a pris une dimension particulière en l’absence de Frédéric Chevalier. Une soirée hommage à cet homme visionnaire et à tous les partenaires fondateurs qui ont permis à thecamp d’exister. Une nuit où beaucoup ont pris conscience que « la puissance des rêves dépasse bien des contraintes ».
Ce fut d’abord le rêve d’un homme avant d’être une aventure collective. Le rêve un peu fou d’un « entrepreneur génial » qui n’avait de cesse de répéter qu’il fallait casser les codes. Tant et si bien qu’il y a trois ans, peu avaient cru en la réalisation de ce projet tout droit sorti de la tête du visionnaire Frédéric Chevalier, disparu accidentellement au mois de juillet dernier. Et pourtant… Thecamp, le campus du futur, est désormais celui d’un présent résolument tourné vers l’avenir. Thecamp est une réalité !
L’opening de ce jeudi 28 septembre ouvre un nouveau chapitre de cette histoire qui s’écrit sur le territoire d’Aix-Marseille Provence, et qui a pour ambition d’être contée, racontée, d’inspirer aux quatre coins du monde. Il y a quelques semaines encore, on assistait au ballet des engins de chantier au milieu des ouvriers à pied d’œuvre. Aujourd’hui, le spectacle est tout autre. Le site est métamorphosé. Unique en son genre et construit en un temps record. Un lieu hors-norme, à la fois dans le monde et hors du monde, grâce également au génie créatif de l’architecte Corinne Vezzoni.
Il suffit de se promener quelques minutes dans cet écosystème pour entendre les premiers commentaires. « Magique », « un rêve », « ça donne envie de reprendre les études », « époustouflant » : les superlatifs ne manquent pas pour décrire thecamp qui, sans conteste, vous fait entrer dans univers à part. Laissant penser à des astronautes avec leur blouson bomber blanc, estampillés thecamp, floqué du mot « utopie » en lettres colorées, l’équipe a embarqué les visiteurs dans un voyage loin d’être utopique lui ; à la découverte d’un projet international, tout en gardant les pieds sur terre.
« La pathologie du futur »
Nombreux sont les personnalités politiques et les acteurs économiques du territoire qui ont fait escale dans ce vaisseau le temps de cette inauguration, en l’honneur également des partenaires publics et privés qui ont contribué à rendre ce rêve concret.
Les partenaires institutionnels ont, bien sûr, unanimement salué la concrétisation de thecamp, ne manquant pas de souligner leur implication. C’est d’ailleurs avec « beaucoup d’émotion » que Maryse Joissains s’est exprimée, rappelant qu’elle fut l’une des premières à croire en Frédéric Chevalier. C’était en novembre 2013. «Frédéric, c’était un homme du présent, mais aussi du futur, avec une ambition formidable mais pas démesurée. Nous l’aurions souhaité présent à nos côtés, mais des hommes d’avenir comme lui, il n’y en a pas tous les jours, et c’est à bon escient, qu’il avait choisi la ville d’Aix-en-Provence pour son projet », a-t-elle exprimée, piquant gentiment, et avec le sourire, Jean-Claude Gaudin. Pour le maire de Marseille et président de la Métropole Aix-Marseille Provence, thecamp s’impose comme un « symbole national que tout le monde reconnaît aujourd’hui. Nous souhaitons un grand développement et les collectivités territoriales sont là pour donner un coup de main ».
Thecamp est la démonstration de cette « pathologie du futur » que disait avoir Frédéric Chevalier. Pour le monde économique, « c’est un endroit d’exception, assure Jean-Luc Chauvin, président de la CCIMP. C’est le phare, c’est le laboratoire de ce qu’on fera demain. Il faut qu’on garde en mémoire l’idée fondatrice, le génie créateur de Frédéric sur ce projet, et qu’on le perpétue ».
« Nous sommes tous des campers »
Si Frédéric n’est plus là, il fallait néanmoins que cette inauguration « ait un caractère festif parce que Frédéric n’aurait jamais accepté que l’on puisse être triste aujourd’hui », a exprimé à son tour Martine Vassal, présidente du Conseil départemental des Bouches-du-Rhône, fière que le territoire compte « ce type d’équipement innovant qui conserve toutes les règles environnementales et plus. Un monde ouvert sur les entreprises, les institutions mais aussi sur le monde de la jeunesse. » Les collégiens vont venir visiter cet espace, mais aussi s’y former et concevoir la vie de demain. « Nous sommes tous des « campers » et on attend notre badge pour nous signaler parce qu’on fait partie de cette aventure. »
Thecamp réunit aussi tous les ingrédients de la réussite de la Smart Région : « c’est le visage de l’innovation en Provence-Alpes-Côte-D’Azur », pour Renaud Muselier, président de la Région. Un moment protocolaire au cours duquel tous ont également eu une pensée pour la famille de Frédéric Chevalier et pour la jeune fille disparue dans le même accident ; avant de laisser place au discours du président de thecamp, Jean-Paul Bailly, sur la large scène qui fait face à l’inscription en lettres blanches « thecamp ».
C’est une profonde gratitude que le successeur de Frédéric Chevalier a exprimée. Gratitude envers son prédécesseur « sans qui nous ne serions pas là aujourd’hui ». Gratitude à l’égard des partenaires fondateurs dont il a salué « le courage, l’optimisme, l’audace, l’engagement humain et les contributions financières ». Et puis les équipes, « exceptionnelles de créativité, d’engagement, de fidélité… »
Dans ce lieu qui ne répond pas aux règles d’une organisation classique, il a invité tous ceux qui ont l’âme d’un explorateur, innovateur, pionnier, aventurier à venir vivre l’expérience thecamp, « mais thecamp ne rayonnera que si vous-mêmes vous en êtes les ambassadeurs. Nous voulons pouvoir dire que dans cinq ans, dans dix ans, thecamp est devenu une fierté française, une fierté européenne, une référence mondiale, cette ambition, c’est à nous, c’est à vous tous de la porter. »
« L’aventure ne fait que commencer »
La cérémonie s’est poursuivie à la nuit tombée avec le passage d’un flambeau en forme d’épée laser. Deux membres de l’équipe ont ainsi grimpé sur l’un des piliers de la canopée pour allumer un faisceau lumineux pointant jusqu’à la Saint-Victoire, avant que ne s’élève dans le ciel les notes de Imagine, célèbre chanson de John Lenon interprétée au piano par l’aînée des filles de Frédéric Chevalier. Un hommage repris en chœur par la foule présente.
Après l’enchantement du spectacle son et lumière sous la canopée, celle-ci s’est illuminée. « L’Odysée » du groupe L’Impératrice a ensuite rythmé la soirée. Une nuit où beaucoup ont pris conscience que « la puissance des rêves dépasse bien des contraintes », comme l’a exprimé Jean-Paul Bailly. Croyez en vos rêves, croyez en l’avenir. Restés connectés, l’aventure ne fait que commencer ».