C’était une promesse de campagne de Christian Estrosi lors des élections régionales. À l’été 2018, dix ans après la dernière course à Magny-Cours, le circuit Paul Ricard Le Castellet, dans le Var, ressuscitera le Grand Prix de France de Formule 1. Le président de la Région l’a annoncé ce lundi 5 décembre, au siège de l’Automobile Club de France à Paris. Il faudra donc 28 ans pour voir éventuellement un pilote succéder au français Alain Prost, vainqueur de la dernière édition du Grand Prix sur le circuit provençal en 1990.
Pour évaluer l’impact économique de l’organisation de ce Grand Prix de Formule 1, une étude préalable a été confiée au cabinet Deloitte. Ses conclusions, rendues récemment, s’avèrent largement positives. Elles permettent à Christian Estrosi, quatre fois champion de France de moto (d’où le surnom de “motodidacte”), de justifier les 14 millions d’euros de subventions publiques, en majorité assurées par la Région, prévues pour le projet.
Un levier de 1 à 5 espéré sur l’investissement public
Selon les estimations du cabinet, pour un coût total de 30 millions d’euros, 14 millions de subventions publiques et 16 millions de recettes directes (dont 14 millions de billetterie), les retombées économiques seront de 65 millions d’euros. Soit, « pour un euro investi, par la Région, ce sont cinq de gagnés », se gargarise Christian Estrosi. Et ce, chaque année pendant les cinq ans prévus par le contrat signé avec la Fédération internationale de l’automobile (FIA) et la Formula One Management (FOA). Si l’on peut s’étonner de cet investissement de la Région, alors que Christian Estrosi avait durant sa campagne annoncé des économies, ce dernier assure que « le contribuable n’en ressentira pas les effets, uniquement les retombées ».
Toujours selon la synthèse du rapport de l’étude d’impact, le Grand Prix devrait attirer 66 000 spectateurs, dont un tiers de l’étranger, auxquels il faut ajouter les 3 000 membres des staffs des écuries de F1. Cette affluence devrait générer 36 millions d’euros de dépenses durant le séjour. De plus, 500 emplois devraient être créés ou conservés dans la région. Contactée, la Région a refusé de nous transmettre l’intégralité de l’étude, la déclarant « confidentielle ».
Les acteurs concernés
En février 2017 sera mis en place le groupement d’intérêt public (GIP) qui gèrera le Grand Prix. La liste des acteurs comptera la société Excelis, exploitante du circuit du Castellet, la Fédération française du sport automobile (FFSA), la Région et plusieurs collectivités locales concernées ainsi que la chambre de commerce et d’investissement du Var. Le conseil régional en sera l’actionnaire majoritaire.
Christian Estrosi a ajouté que le tissu économique local devrait avoir son rôle à jouer. « De nombreuses PME ont des technologies et des savoir-faire qui peuvent intéresser le secteur automobile : RFID, IoT industriel, applications mobiles et télécoms, cloud/big data ». De plus, la formation aux métiers de l’automobile sera impactée. « La Région fédérera à la fois des centres de formation aux métiers de base (institut de formation automobile des Alpes-Maritimes, CFA Automobile Formation 13, etc.) mais également des formations design (lycée de la Tourrache, Kedge BS…), des instituts de technologies et des écoles d’ingénieurs et de commerce afin de répondre aux besoins de personnels de la filière ».
80 millions d’euros investis par le Castellet depuis 2002
« Nous avons toujours été optimistes, parce que notre site est aux normes de la F1 actuelle », a déclaré Stéphane Clair, directeur général du circuit Paul Ricard Le Castellet. Pour cause, depuis 2002, le circuit a investi 80 millions d’euros, dont 12 millions sur les cinq dernières années expliquait son directeur à La Provence. En septembre, le Castellet organisait le Bol d’Or, événement qui accueillait 75 000 spectateurs, signe que la course automobile trouve son public en Paca.
La synthèse de l’étude d’impact: