L’économie collaborative est-elle « La » solution face aux problèmes de mobilité ? L’une des solutions, sans doute. Depuis plusieurs années, nous assistons à un réel changement de société avec un passage de la propriété à l’usage des véhicules. Il y a aujourd’hui différentes manières de se déplacer et pour ceux qui préfèrent rester au volant, l’automobile reste encore le meilleur moyen, mais pas n’importe quelle auto.
La période actuelle est celle du développement des initiatives, y compris locales autour d’un concept innovant : celui de l’auto-partage. L’objectif : mettre des véhicules électriques ou hybrides, en libre-service, souvent sur des emplacements réservés. Dans une grande majorité des cas, ces services se développent en centre-ville. Certains ont flairé le potentiel il y a bien longtemps. L’un des premiers opérateurs dans le domaine à s’être implanté dans la métropole Aix-Marseille Provence est Citiz Provence. Créée par Yvon Roche en 2002, la structure roule depuis à Marseille et Avignon. Le principe est simple : vous pouvez accéder à votre voiture en libre-service 24h/24 et 7j/7 avec votre carte d’abonné ou bien via votre smartphone avec l’application Citiz. A ce jour, l’entreprise compte 80 véhicules. Une initiative qui se développe et espère faire plus de fidèles.
Un autre concept séduit. Vous avez peut-être croisé cette voiturette électrique de deux places. Elle ne passe pas inaperçue. Il s’agit de la Twizy. Lancée par Totem Mobi en 2015, la formule fonctionne. La Twizy, que l’on peut recharger à des bornes électriques, compte déjà plus de 600 adeptes et Totem Mobi enregistre 3 000 locations par mois, dans les différentes villes de la métropole où elle roule : Marseille, Marignane, Cassis ou encore Aubagne. En discussion avec la Métropole Aix-Marseille Provence, l’opérateur souhaiterait s’implanter sur d’autres communes.
Partager sa voiture pour être moins nombreux sur les routes, les décongestionner et réduire la pollution dans les villes et plus particulièrement à Marseille, c’est justement ce que va encourager l’agenda de la mobilité métropolitaine.
Aujourd’hui, les services d’auto-partage du territoire bénéficient de 2 900 abonnés, pour un potentiel de 23 000. L’auto-partage ne signifie pas la fin de la voiture mais un usage plus raisonné de celle-ci. Des études démontrent qu’un véhicule en auto-partage remplace 3 véhicules particuliers. L’objectif à long terme est de réduire le nombre de voitures dans les rues métropolitaines et favoriser les véhicules propres.
Déployer 1 000 véhicules électriques en auto-partage
La Métropole se fixe donc comme objectif de déployer 1 000 véhicules électriques en auto-partage sur 25 communes, pour mailler progressivement les principaux centres villes et les pôles d’échanges multimodaux du territoire. De même, le partage de véhicule sera facilité par la création d’un réseau d’aires de covoiturage sur les principaux axes routiers du territoire, à l’image de celle qui vient d’être inaugurée à Salon-Grans, sur l’A54. Douze aires de ce type seront aménagées et des places de stationnement dédiées au covoiturage seront intégrées dans les parkings relais.
L’auto-partage et les transports publics sont complémentaires. Les transports publics n’amènent pas toujours leurs utilisateurs à leur destination finale, et l’auto-partage permet souvent de couvrir les derniers kilomètres. D’après une étude du Boston Consulting Group, le chiffre d’affaires mondial de l’auto-partage devrait être multiplié par sept d’ici à 2021. En Europe, le tiers des titulaires d’un permis de conduire vivant dans de grandes agglomérations, seront inscrits à un service d’auto-partage. Un chiffre d’affaires mondial qui s’est établi à 650 millions d’euros l’année dernière, un montant amené à atteindre 4,7 milliards en 2021, soit sept fois plus, estime le BCG.
Une nouvelle voie pour le stationnement : la mutualisation des parkings privés
Les services d’auto-partage sont en train de s’installer durablement dans les grandes zones urbaines, à l’image également du covoiturage (on a vu le succès de BlaBlacar, Green Monkey…) qui reste dans l’ère du temps. Un autre phénomène, lui aussi, s’inscrit dans ces nouvelles habitudes de déplacement, voire de stationnement : le parking-partagé. De plus en plus de particuliers ou d’entreprises louent leurs places de stationnement inoccupées. Une belle manne financière pour le premier opérateur de parkings partagés d’Europe : Zen Park. La société scelle des partenariats avec des hôtels, des entreprises et même des bailleurs sociaux afin de transformer leurs places de parking vacantes en objet connecté. Il suffit alors à l’automobiliste de télécharger une application smartphone pour cibler la place la plus proche, vérifier sa disponibilité et la réserver. D’ailleurs, Zen Park va développer ce type de parkings mutualisés au sein de l’éco-quartier « Smartseille ».
C’est en surfant sur ces innovations qu’avance la Métropole en proposant également cette mutualisation de parkings privés : des places de stationnement résidentiel inoccupées en journée pourraient ainsi être utilisées par des actifs travaillant dans le même quartier la journée. De même que les grandes surfaces commerciales pourraient réserver des places pour les salariés travaillant à proximité. Pour impulser cette évolution, la Métropole compte s’appuyer sur des documents d’urbanisme.
Une application smartphone sera également envisagée pour connaître en temps réel l’occupation des parkings. Une tarification incitative ou dissuasive sera également mise en place afin de privilégier les parkings-relais pour le stationnement de longue durée et les parkings de centre-ville pour les résidents et le stationnement de courte durée.
Le coup de pouce de la Métropole aux véhicules électriques
Afin de favoriser le développement des véhicules électriques privés à faibles émissions, la Métropole Aix-Marseille Provence complètera les initiatives privées par environ 20 000 points de recharge pour véhicules électriques à l’horizon 2030 dans les parkings, sur la voirie, et à proximité des équipements publics, pour un objectif global de 200 000 points sur le territoire. Deux infrastructures d’avitaillement en GNV pour le public existent déjà à Fos et Aix-en-Provence. Huit autres sites seront ouverts d’ici à 2020. Enfin, la Métropole testera également les véhicules autonomes, dans une zone d’activité ou sur un site touristique, forte des expériences portées actuellement par l’industrie automobile.
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Reportage réalisé en partenariat avec la Métropole Aix-Marseille-Provence.