Il y a presque un an, un magazine d’origine marseillaise faisait son apparition dans la sphère des médias avec pour ambition la promotion de la mode éthique. Encore confidentiel, Mue Magazine gagne du terrain auprès des créateurs et a fêté ce jeudi 8 mars 2018 la parution de son 4e numéro. Rencontre avec Zoé Pons, 21 ans, fondatrice et rédactrice en chef.
Pourquoi avoir créé Mue Magazine ?
Zoé Pons : L’idée est d’informer et de rendre visible les créateurs qui arrivent à produire des vêtements non polluants. On entend dire souvent que la mode éthique est moche et coûte cher. En fait, nous réalisons nos propres photos et nous voulons prouver ainsi qu’il est possible de s’habiller en gardant les codes de la mode actuelle mais de façon responsable. C’est un milieu qui manque d’informations et de communication. D’ailleurs, nous donnons également des conseils en communication.
Comment sélectionnez les créateurs ?
Z.P : Nous avons établi une charte avec six critères – l’utilisation de matières bio ou naturelles, les conditions de travail, favoriser la production locale, la réutilisation des matières, la transparence, le savoir-faire artisanal – et il en faut au moins deux, trois c’est mieux mais comme nous ciblons des petits créateurs, nous savons qu’au début c’est difficile de tout intégrer. Il faut faire des compromis car peu de marques sont 100% éthiques actuellement. Ça nous est arrivé une fois de présenter des créations qui n’étaient pas aussi éthiques qu’annoncées. Une erreur qui nous a servi de lancer et depuis nous contrôlons un maximum avant de parler d’une marque.
Alors à l’intérieur du magazine, que trouve-t-on ?
Z.P : Un thème principal d’une vingtaine de pages décliné en plusieurs articles, une « shopping list » sur plusieurs pages, un sujet beauté et même l’horoscope. En fait, chaque numéro est associé à une couleur. Cette fois, pour le printemps, c’est « Lila » (sans le S, Ndlr).
Avez-vous de la publicité et en quelle proportion ?
Z.P : Oui nous avons dix pages sur 64 pour la publicité.
Et l’équipe ? Comment l’avez-vous constituée et qui la compose ?
Z.P : Il y a quatre rédactrices – Camille, Charlotte, Léa et Lisa -, Inès, styliste et Jill, graphiste. Nous sommes six en tout, entre 21 et 25 ans. Une équipe exclusivement féminine recrutée par le réseau ! Quant aux photographes, ce sont des prestataires extérieurs et ils tournent en fonction du style de photos que nous souhaitons. Enfin, quelques pigistes interviennent également.
Enfin, quel est le mode de diffusion du magazine ?
Z.P : C’est un mode hybride. Le magazine est en ligne gratuitement sur notre site et nous imprimons 100-150 exemplaires que nous dépensons en vente chez des créateurs engagés. Pour l’instant nous avons un point de vente dans cinq villes : Marseille, Montpellier, Toulouse, Lyon et Paris. Un deuxième point de vente arrive. La vente au numéro est de 10 euros et l’abonnement annuel de 35 euros.
Pourquoi imprimer ?
Z.P : Parce que je pense que lire une soixantaine de pages sur écran, ce n’est pas agréable et tenir l’objet dans les mains l’est par contre. En plus, cela valorise les photos.
Informations pratiques
> En vente jusqu’au 31 mars à La Boutique utopique, installée à la Maison Buon – 86, rue Grignan, Marseille 1er
> puis à la boutique Skola aux Terrasses du port, Marseille 2e.
> Parution en mars, juin, septembre et décembre