L’Est des Bouches-du-Rhône n’est pas la partie la mieux desservie du département, loin s’en faut… À La Ciotat, « porte d’entrée vers la Côte d’Azur et non cul-de-sac du territoire », comme aime à le rappeler son maire, Patrick Boré, un car relie la ville à Marseille toutes les demi-heures en un peu moins d’une heure et pour les trains, la SNCF propose une trentaine de trajets également toutes les trente minutes environ. De plus, la gare rendue célèbre par les frères Lumière est très excentrée avec l’obligation pour les usagers de prendre un bus afin de rejoindre le centre-ville en une vingtaine de minutes.
Pourtant, ils sont nombreux à prendre le train chaque jour pour aller travailler à Marseille ou Toulon. Il suffit de voir le parking de la gare complètement saturé et le stationnement anarchique des voitures le long des voies environnantes. La commune a depuis longtemps compris cette problématique et l’extension du parking a été inscrite au plan local d’urbanisme depuis 2006. Pourtant faute de moyens, rien n’a été entrepris depuis.
Transformer la gare de la Ciotat en pôle d’échange multimodal
Avec l’ensemble des collectivités gérées par la même famille politique, la situation pourrait bientôt s’améliorer. Mardi 23 mai, le Conseil départemental a organisé une conférence de presse pour annoncer son soutien financier au projet. En février 2016, Martine Vassal avait annoncé un vaste plan d’aide de 300 millions d’euros sur cinq ans aux communes des Bouches-du-Rhône pour la mobilité. Elle dégaine une fois de plus son chéquier avec un apport de 2 millions d’euros environ sur cette opération estimée à 10 millions d’euros au total. Le Conseil régional, dont le transport est la compétence, apportera lui 40 % du financement, la Métropole est à 20 % et les 20 % restants seront financés via des fonds européens Feder. Le chantier prévoit la remise à niveau du parking existant pour augmenter la capacité à 230 places et la création de deux autres parcs, l’un de 120 places au Sud et une autre en silo de même taille au Nord.
L’idée est de transformer la gare SNCF de la Ciotat en véritable pôle d’échanges multimodal avec la création de cinq quais de cars et une liaison avec la voie douce qui permettra de rejoindre le centre par une piste cyclable. Les travaux se dérouleront en plusieurs phases avec la réhabilitation du parking existant livrée au printemps 2020 et les deux autres parcs avant la fin 2021. Le bâtiment de la gare va également profiter d’un petit lifting, bien mérité, pour un million d’euros à la charge de la Région.
Un chronobus pour relier la zone des Paluds à la gare d’Aubagne en moins de 15 min
Dans la foulée, Martine Vassal s’est rendue à Aubagne, au centre des congrès de la zone des Paluds, pour présenter le projet de chronobus, un bus à haut niveau de service qui doit permettre aux 9 500 salariés de la zone de relier plus rapidement le centre-ville et leur lieu de travail. Matins et soirs aux heures de pointe, la zone d’activité est le théâtre d’énormes embouteillages, véritable casse-tête pour les salariés.
Actuellement, seule la ligne 1 relie la gare SNCF d’Aubagne et la zone des Paluds en 15 minutes si le trafic est fluide, ce qui est rarement la cas. Avec le chronobus, les services de la Métropole qui mènent le projet espèrent pouvoir relier la gare et le centre des congrès en moins de 15 minutes à raison d’un trajet toutes les 10 minutes. La navette sera prioritaire sur l’ensemble des véhicules et profitera de 2,4 kilomètres de voie dédiée avec un système de priorité au feu.
Les études ont débuté l’été dernier et le comité de pilotage vient de valider le projet le mois dernier. Le chantier n’est cependant pas prêt de démarrer. Des expropriations sont nécessaires pour l’élargissement des voies et une procédure de déclaration d’intérêt public doit être lancée retardant le démarrage de l’opération en 2020 avec une mise en service prévue fin 2021. Le coût total du projet varie pour l’instant entre 24,1 et 25,8 millions d’euros avec une participation de 7,5 millions d’euros du Département. « Quand on dépense près du quart de son salaire en essence, en entretien et en assurance pour aller travailler, on se demande à qui ça sert. Le chronobus permettra de réduire les dépenses des salariés avec un transport collectif plus respectueux de l’environnement » justifie Martine Vassal. Il reste que de nombreux élus et décideurs aubagnais s’inquiètent des coûts engagés pour ce projet alors que la deuxième partie du Val’Tram jusqu’à la Bouilladisse a été repoussée au-delà de 2020. « Les deux programmes sont intimement liés car ils permettront de relier les Paluds au reste de la Métropole grâce au pôle d’échange multimodal de la gare d’Aubagne mais leurs réalisations sont indépendantes l’une de l’autre », tente de rassurer Jean-Pierre Serrus, le vice-président de la Métropole en charge des transports.
Extension du parking relais de la gare d’Aubagne :
Le parking de la gare SNCF d’Aubagne est aujourd’hui complètement saturé. La Ville et la Métropole lance donc un programme d’extension pour ce nœud des transports publics qui accueille six trains toutes les heures, les tramways et les cars. Les études de faisabilité vont démarrer dans les mois qui viennent pour ce projet qui prévoit la création de cents nouvelles places de stationnement qui viendront s’ajouter aux 224 existantes. Un nouvel accès routier en direction de l’échangeur est également prévu pour faciliter l’accès. La première estimation estime le coût de l’opération aux alentours du million d’euros.
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