Avec 270 dossiers à l’ordre du jour, le conseil municipal de la ville de Marseille qui se tiendra lundi 5 décembre s’annonce chargé. Parmi ces dossiers, quatre semblent avoir toute l’attention des élus de la majorité qui ont choisi de les présenter à la presse lors d’une séance préparatoire, vendredi 3 décembre.
Retrouver tout le faste historique et patrimonial de La Canebière dès 2017 est la volonté de la maire de secteur, Sabine Bernasconi (LR), qui souhaite y organiser des manifestations culturelles grand public tous les derniers dimanches du mois. Elle en a présenté les grandes lignes : « C’est une étape importante dans le renouveau du centre-ville. Nous souhaitons que La Canebière redevienne une destination de promenade familiale comme elle l’a été historiquement. Et pour cela, nous avons sollicité des partenaires. 80 acteurs culturels ont été recensés sur la Canebière et à moins de 100 mètres, 200, à moins de 500 mères. À ce jour, 120 nous ont donné leur accord dont Aix-Marseille Université. Tous les habitants qui le souhaiteraient, le seront également à travers des programmations collectives. »
Si nous n’en saurons pas plus sur le programme qui devrait être présenté plus en détail dans le courant du mois de janvier, d’ores et déjà, l’élue a expliqué que le public retrouverait chaque mois « une partie identique et une partie qui changerait parmi les arts numériques, la musique, des performances d’artistes, du cinéma, des balades urbaines… ». À la question du coût de l’opération, Sabine Bernasconi a expliqué qu’elle avait demandé « à certains acteurs culturels de reprogrammer leurs événements à venir sur ces dimanches là afin d’optimisation des ressources et d’offrir une programmation plus ample. Il y aura aussi la venue d’acteurs hors de la métropole comme les Rencontres de la photographie d’Arles qui viendront présenter leur manifestation car La Canebière doit devenir une grande vitrine culturelle dans le centre-ville. »
Gondard :« La revalorisation du centre-ville est un dossier majeur »
Pour Jean-Claude Gondard, directeur général des services : « La revalorisation du centre-ville est un dossier majeur qui englobe la voirie, la revalorisation du bâti, le ravalement des façades, les modes doux de déplacement… et qui implique la Mairie mais également la Métropole et le Département. L’animation culturelle en est le couronnement. » Quid alors de l’Espace Culture, à l’angle de La Canebière et du cous Saint-Louis, qui a fermé ses portes au début de l’année 2016 après quarante ans d’informations diffusées auprès du public sur les activités culturelles proposées à Marseille ? « Nous réfléchissons biens sûr au devenir du lieu qui accueillera les bénévoles de Marseille capitale du sport 2017 ».
Avec le programme d’accessibilité des établissements recevant du public de la ville (rapport 15), c’est un dossier majeur qui sera également débattu, étant donné le retard pris dans le domaine de par le nombre de bâtiments concernés. Rappelant que le handicap ne concerne pas que la mobilité, l’adjoint au maire délégué à l’hygiène, à la santé et aux personnes handicapées, Patrick Padovani, a précisé que « 1 488 lieux ont été recensés, ce qui va entraîner un budget de 154 millions d’euros sur 3/6/9 ans. Nous avions, depuis 2008, constitué une commission municipale de seize membres pour travailler sur l’accessibilité mais comme la loi a changé, nous avons dû reprendre de nombreux diagnostics. » Dans les trois prochaines années, 35% des lieux recensés seront réaménagés parmi lesquels des écoles, des gymnases et des bâtiments administratifs. Pour l’adjoint : « Il n’y a pas de privilège mais un choix établi en fonction des contraintes techniques, du schéma de déplacement et de fréquentation. Par exemple, pour les gymnases, nous avons en priorité ceux qui offraient déjà des activités par rapport aux handicaps ».
Un second opérateur dans les cantines ?
À ce même conseil municipal, il sera également question du renouvellement du contrat de délégation du service public pour la restauration scolaire de 1er degré qui concerne les 444 maternelles et écoles primaires de la ville (rapport 202). Ce contrat arrivant à terme le 11 août 2018, l’adjointe déléguée Danièle Casanova a souhaité ainsi montrer que « la Ville se préoccupait de ses écoliers et qu’ils ne risqueraient pas d’être privés de repas à la rentrée. » Actuellement, le contrat est détenu par un seul concessionnaire – Sodexo en l’occurrence -. La question est de savoir « si on choisit comme option de rediviser la Ville entre deux concessionnaires » mais également d’ajouter à la mission « la gestion également des salles de restauration puisque c’est le concessionnaire qui connait le nombre de repas quotidiens à servir, et, dans ce cas, il aurait également à gérer l’entretien des salles comme devoir redonner un coup de peinture si nécessaire ».
Enfin, le projet de téléphérique entre la rive sud du Vieux-Port et Notre-Dame de la Garde qui semble être accueilli favorablement par l’opposition socialiste fera l’objet d’un vote pour des études pré-opérationnelles (rapport 233) d’un montant d’un million d’euros. Gérard Chenoz, adjoint au maire délégué aux grands projets d’attractivité, a précisé que c’était un projet que la majorité souhaitait « voir aboutir avant la fin du mandat car il présente de nombreux atouts économiques et écologiques, comme l’a démontré l’étude précédente. Nous devons pouvoir envisager les meilleures possibilités d’emplacement, tant du côté du Vieux-Port, notamment pour le parking des cars touristiques par exemple, qu’à l’arrivée, mais aussi définir le modèle économique à mettre en place. Le pilotage sera fait par la Métropole mais nous allons cherché des subventions dans toutes les collectivités et même du côté de l’Europe. »
Chenoz : « quatre boulons sur un pylône »
Et à Yves Moraine, maire des 6e et 8e arrondissements, de commenter : « À ceux qui considèrent que ce projet n’aurait qu’un aspect touristique, il faut savoir que Notre-Dame de la Garde est fréquentée par 1,5 million de personnes à l’année. C’est bien là une question de transport et de stationnement qui pourrait bien servir de test pour d’autres sites puisque, entre 5 et 15 millions le kilomètre, le téléphérique semble être un moyen de déplacement très avantageux et moins coûteux qu’un métro ou un tram. Alors nous pourrions peut être envisager des projets en direction de l’hôpital Nord ou le long du littoral Sud par exemple ». Comme l’a précisé avec humour Gérard Chenoz « pour le téléphérique, il suffit de visser quatre boulons sur un pylône… »
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