« A ma grande surprise je viens de recevoir un arrêté du préfet m’indiquant qu’il allait désormais délivrer des permis de construire sur des parcelles de la commune de Mimet. » Georges Cristiani, le maire sans étiquette de Mimet a feint la surprise dans un communiqué diffusé ce jeudi 18 février au lendemain de la décision du Préfet des Bouches-du-Rhône de préempter les terrains de trois communes des Bouches-du-Rhône pour faire appliquer la loi SRU (solidarité et renouvellement urbain) et construire des logements sociaux.
Selon Georges Cristiani, « Mimet est une petite commune de 4500 habitants dont les caractéristiques géographiques, forestières et topographiques (500 m d’altitude) ne permettent pas la construction de 358 logements sociaux. A de nombreuses reprises j’ai indiqué aux services de l’Etat que la commune de Mimet ne pouvait pas construire de grands ensembles HLM. Son environnement de village d’altitude et forestier ne permet que la construction de logements sociaux en petites unités que les logeurs sociaux ne veulent pas construire. »
Georges Cristiani qui est également président des L’union es maires es Bouches-du-Rhône s’indigne dans son communiqué sur le traitement fait à Mimet mais plus généralement aux communes : « Il est étonnant que 3 communes des Bouches-du-Rhône soient stigmatisées et ciblées (outre Mimet, Eguilles et Plan de Cuqques sont concernées dans l’immédiat, NDLR), il est inadmissible que 42 communes des Bouches-du-Rhône soient qualifiées de « carencées », que 68 communes de notre département soient décrétées mathématiquement de « déficitaires » et qu’en France seulement 220 communes, dont Mimet, sur 36 600 soient jugées responsables du problème du logement en France. »
Cette machine infernale risque de s’accélérer
Georges Cristiani craint enfin que d’autres villes soient concernées. Le préfet Bouillon n’a d’ailleurs pas caché que cette hypothèse était ouverte. « Dans notre département il est à craindre que d’autres communes aujourd’hui « déficitaires » soient elles aussi stigmatisées par le Gouvernement. Cette machine infernale risque de s’accélérer. D’autres communes, aujourd’hui bonnes élèves, souffriront de ponctions financières de plus en plus lourdes et perdront la délivrance des permis de construire : c’est un exemple qui prouve qu’il s’agit d’un pas de plus vers la fin des communes ! »