Les petits commerces du cœur historique de Marseille souffrent. Ils peinent à remplir leurs boutiques et à maintenir un chiffre d’affaires suffisant pour subsister : « L’an dernier, je n’ai pas dépassé les 100 000 euros contre près de 200 000 euros il y a trois ans », explique un patron de magasin de prêt-à-porter. La rue Saint-Ferréol voit les grandes marques déserter : Virgin, Mango et dernièrement Adidas qui va rouvrir dans le futur centre commercial du Prado. Les nouveaux centres commerciaux qui ont investi le centre-ville sont d’ailleurs largement accusés de grignoter des parts de marchés aux petits commerçants. « Nous n’avons aucun intérêt à tuer le petit commerce. Au contraire, la vitalité du centre-ville est un atout majeur pour nous », affirme Stéphane Girard, le directeur d’exploitation du groupe Hammerson, le propriétaire des Terrasses du port. Pour faire taire les critiques, celui-ci a annoncé mercredi 27 septembre le lancement d’un programme de soutien aux commerces du centre-ville marseillais. Une enveloppe de 200 000 euros sera consacrée aux projets de rénovation des devantures des commerçants et artisans.
Les critères à remplir
L’idée n’est pas nouvelle. Il y a dix ans, Hammerson a déjà signé un chèque de 500 000 euros dans la charte de dynamisation du centre-ville pour son implantation. La fédération Marseille Centre en avait alors largement profité. Cette nouvelle opération est également un copié-collé d’une initiative qu’il a lancée à Beauvais autour de son centre commercial du Jeu de paume. Concrètement, cette aide s’adresse aux commerçants, installés ou créateurs d’entreprises, réalisant un chiffre d’affaires inférieur à un million d’euros. Ils doivent également adhérer à la fédération Marseille Centre ou une autre association de commerçants. Le montant des travaux ne peut dépasser 10 000 euros et le taux de subvention est plafonné à 80 %. Les projets éligibles incluent toute rénovation extérieure « susceptible de contribuer à l’amélioration esthétique du commerce et de son environnement », précise la mairie. La zone concernée (cf. photo) est à peu de choses près calquée sur le périmètre de sauvegarde voté par la Ville de Marseille au début de l’été. La rue de Rome est exclue car un Fisac (Fonds d’intervention pour les services, l’artisanat et le commerce) y est toujours en cours. Et les alentours du Centre-Bourse et la rue de la République ne sont pas concernés car « ils sont gérés par d’autres foncières qui peuvent très bien faire comme Hammerson. L’appel est déjà lancé. J’attends leur réponse », annonce Solange Biaggi, l’adjointe au maire de Marseille chargée du commerce.