La soirée du 10 juillet a été tendue au palais de la Bourse de Marseille. Une réunion entre les commerçants, les restaurateurs, les hôteliers et les pouvoirs publics de la ville, y était organisée. Une réunion autour de « la qualité d’accueil des visiteurs lors de l’étape du Tour de France 2017 » pour laquelle les dirigeants du secteur touristique attendaient de pied ferme leurs interlocuteurs.
« Je suis venu ici avec plein de questions, pour aucune réponse et je repars avec de multiples contraintes. De plus, nos établissements sont complets, sans même la venue du Tour de France», confie passablement énervé Jean-Luc de Bodisko, le directeur du Newhotel of Marseille. Et pourtant tout avait bien commencé, Richard Miron étalant pendant quelques minutes les centaines d’événements générés par Marseille Provence capitale européenne du sport, puis les retombées attendues du troisième événement planétaire qui s’arrêtera dans la cité phocéenne le 22 juillet prochain.
Gérald Passedat: «Je ne vois pas comment, je vais m’en sortir»
Les intervenants se sont succédé sans aucune réaction d’un public composé d’une centaine de commerçants et autres professionnels du tourisme et resté impassible, attendant devant les images, les annonces des animations. Ils n’attendaient qu’une chose que le micro circule dans les rangs afin de pouvoir poser des questions aux forces de l’ordre chargées de la sécurité et aux représentants de la Mairie. L’intervention de Marc Labouze, le directeur de la police municipale, a ouvert les hostilités : « Concernant les livraisons, les contraintes sont assez claires, il n’y aura aucune dérogation. À partir du moment où la mise en place des barrières sera lancée, plus personne ne pourra circuler, ni stationner sur le parcours. De plus, pour le personnel dans la partie enclavée du 7e arrondissement, les sorties seront possibles par la rampe Saint-Maurice, mais aucune entrée ne sera tolérée ». Cette affirmation a mis le feu aux poudres, provoquant l’énervement plus que perceptible de Gérald Passédat, le chef multi-étoilé à la tête de l’établissement Le Petit Nice. «Vous me dites, que je vais avoir des clients qui ne pourront pas quitter mon hôtel, à partir de samedi 00h01, et certains de mes employés, terminant leur service après minuit, seront dans l’obligation de rester sur place. Sans oublier que le samedi midi, je peux faire un trait sur le service, j’aimerais savoir si des navettes maritimes sont prévues afin de pouvoir palier à ces contraintes ? » La réponse de François Noël, pourtant toute en nuance, n’a fait qu’accentuer la tension, aucun transport par voie fluviale n’étant assuré jusqu’à son établissement « et cela peut paraître difficile à entendre, mais vos employés vont devoir venir plutôt, et se déplacer à pied, après concernant les clients la logique sera la même». Réponse cinglante du chef: « En résumé, on doit se débrouiller nous-mêmes pour trouver des solutions, c’est toujours pareil. Je ne vois pas comment, je vais m’en sortir». Des interrogations du même acabit ont rythmé cette réunion.
[#EspritClient] Circulation, stationnement, sécurité : les infos pratiques du #TDF2017 à @Marseille pour l’apprécier en toute sérénité ! pic.twitter.com/8ixAiRahtY
— CCIMarseilleProvence (@CCI_MP) 10 juillet 2017
Richard Miron : « À vous de faire de ces contraintes, des opportunités»
Le principal grief, adressé aux responsables, réside dans le manque de communication sur les modalités sécuritaires d’un parcours sous haute surveillance, entravant grandement les déplacements dans la ville pendant quelques jours. Alors que près de 3,5 milliards de téléspectateurs devraient admirer les beautés de Marseille, et 300 000 à 500 000 personnes sont attendues le long des routes du Mucem à l’Orange Vélodrome, les préparatifs vont bon train pour faire de cet événement une réussite. Richard Miron, l’adjoint aux sports, de clore le débat « le Tour de France est d’abord une fête. On ne peut voir que le verre à moitié plein, que tout ça va emboucaner les professionnels du tourisme, que ça ne sert à rien, mais on peut retenir que pour la première fois un contre-la-montre partira et arrivera dans un stade, que l’on va accueillir l’un des plus grands événements au monde, alors aussi à vous, de faire de ces contraintes, des opportunités. » En espérant, que toutes les parties y mettent du leur pour envoyer au monde de belles images, et qui sait peut-être que Marseille dévoilera le visage du vainqueur d’un Tour de France, jusque-là très incertain.
Quelques informations sur le dispositif :
À partir du jeudi 20 juillet à partir de 00h15, il sera impossible de se stationner et dès le vendredi 21 juillet à minuit la circulation sera totalement interdite sur les 22,5 kilomètres du circuit.
> 900 pompiers mobilisés, 340 policiers municipaux et 2 000 nationaux couvriront les 22,5 kilomètres du parcours.
> Actuellement près de 50 000 places ont été réservées dans l’Orange Vélodrome.
> 15 groupes de musique et plus d’une centaine de musiciens animeront la ville.
> Entre 300 et 500 000 personnes sont attendues le 22 juillet.
> 20 000 barrières seront déployées le long des trottoirs de la ville.Liens utiles.
[Sport] Tour de France : un dispositif exceptionnel pour près de 400 000 spectateurs attendus
[Cyclisme] Le Tour de France à Marseille : « Cinq millions d’euros de retombées attendues »