Cette semaine, Gomet’ a interrogé Yannick Ohanessian, secrétaire de la section du Parti Socialiste du 12ème arrondissement de Marseille et candidat de l’union de la gauche en 2015 sur le canton 18 des Bouches-du-Rhône. Celui-ci affirme sa ligne politique : un Parti Socialiste ancré à gauche, et opposé à la majorité Gaudin, sur les bancs du conseil d’arrondissements, du conseil municipal et jusqu’à la métropole.
Gomet’ : Êtes-vous favorable à la métropole ?
Yannick Ohanessian : Sur le fond bien évidemment. Elle est aujourd’hui incontournable et indiscutable. Nombreux sont nos concitoyens qui vivent à l’heure de la métropole, dans leur trajet, leur travail, leurs loisirs. Elle permettra de placer le 6ème secteur de la ville (11ème et 12ème) dans un développement économique certain, puisque ces quartiers feront le lien entre Marseille et Aubagne, avec la vallée de l’Huveaune. La métropole est un atout pour les 92 communes du territoire notamment en matière de mobilité, d’infrastructures, d’économie. Pour autant je regrette les derniers épisodes qui ont fait l’actualité de la métropole sur sa gouvernance et sa présidence. Voilà tout ce que déplorent nos concitoyens qui attendent de leurs élus un comportement exemplaire. Par ailleurs, un conseil fédéral du PS est prévu ce jeudi 25 février, j’en profiterai pour demander à nos élus des éclaircissements sur la question des vices-présidences. Je ne trouverai pas normal que des élus de ma formation politique gouvernent cette institution avec Jean-Claude Gaudin. On ne peut pas être dans l’opposition au conseil municipal de Marseille et les meilleurs amis du monde à la métropole.
Gomet’ : Comment agissez-vous pour défendre les quartiers Est ?
[pullquote]Dans les prochains mois, nous organiserons, à l’échelle de la circonscription, un grand referendum pour connaître les attentes de nos concitoyens[/pullquote] Y.O. : Les 11ème et 12ème arrondissements de Marseille sont trop souvent le parent pauvre de la municipalité Gaudin. Je suis né et j’ai grandi ici. Aujourd’hui âgé de 34 ans, j’ai à cœur de m’investir pleinement dans le développement de nos quartiers. J’ai été candidat sur le canton 18 des Bouches-du-Rhône, qui compte tout le 12ème arrondissement et une partie du 11ème, en mars 2015. J’ai pu m’apercevoir à ce moment-là du sentiment de désespoir qui gagne les esprits. Il y’a un décrochage profond avec l’action publique, la politique. Dans les prochains mois, nous organiserons, à l’échelle de la circonscription, un grand referendum pour connaître les attentes de nos concitoyens. Le temps est venu de leur redonner la parole.
Gomet’ : Que pensez-vous de la situation des écoles marseillaises ?
Y.O. : Le constat est accablant ! J’ai franchement honte pour ma ville. Dans nos quartiers des 11ème et 12ème arrondissements j’ai dénoncé de nombreuses fois, aux côtés des parents d’élèves, la hausse des tarifs de cantine et de garderie qui sont les plus élevés de France et des conditions dans lesquelles les activités périscolaires sont proposées aux enfants. Père de deux enfants, comme de très nombreux marseillais, je suis écœuré par la mauvaise foi et le mépris de la municipalité qui continue de nier le problème et de faire comme s’il n’existait aucune discrimination dans nos écoles publiques. Je trouve déplorable que notre ville ne soit pas capable d’offrir à ses enfants des établissements scolaires dignes. Ici c’est l’école de la République qui est mise à mal.
Gomet’ : Vous placez-vous comme le représentant de l’opposition à Valérie Boyer sur le 12ème arrondissement ?
[pullquote]Soit elle s’impliquera davantage pour ses administrés, soit elle conservera sa tribune parisienne[/pullquote]Y.O. : Je m’oppose à tout ce qui va à l’encontre des intérêts des habitants des 11ème et 12ème arrondissements de Marseille. Chaque jour, je constate la fermeture de nos commerces de proximité, la saturation et le mauvais état de nos routes, le manque d’équipements sportifs, le manque de volonté pour distribuer des repas de qualité pour nos enfants dans les écoles. Je m’interroge également sur les orientations budgétaires de la mairie de secteur, d’une part avec les vœux de ce début d’année qui ont été les plus chers de Marseille et d’autre part avec l’achat de fanions tricolores pour l’ensemble de ses administrés Nous sommes 116 000 à habiter ce secteur et elle a promis un drapeau français pour tous. Loin d’être une grande idéologue, la maire de secteur est surement la plus grande démagogue de sa génération politique. Pour terminer, je suis très heureux de voir la loi sur le non-cumul des mandats s’appliquer au 1er janvier 2017, ce qui obligera Valérie Boyer à choisir entre son mandat de député et celui de maire de secteur. Soit elle s’impliquera davantage pour ses administrés, soit elle conservera sa tribune parisienne.