Cela commence mal pour le nouveau préfet à l’Egalité des chances, Yves Rousset, arrivé à Marseille début juillet en remplacement de Marie Lajus. Dans un communiqué diffusé mardi 28 juillet les associations Ampil, Fondation Abbé Pierre, Médecins du Monde, Paroles vives, Rencontres tsiganes et Secours catholique annoncent en effet qu’ils ne prendront plus part aux réunions qui se déroulent avec la préfecture et la ville de Marseille au sujet de la situation des familles qui logent actuellement dans la rue, dans des bidonvilles ou qui sont menacées d’expulsion.
A l’origine de cette décision, une réunion vendredi 24 juillet. Le nouveau préfet préside alors la commission en charge de l’insertion par le logement des familles vivant en bidonvilles (Copil). « Après un large tour d’horizon destiné à l’information du nouveau préfet, les associations et organismes présents ont à nouveau exposé les difficultés auxquelles ils sont confrontés et les limites d’application de la circulaire du 26 août 2012 censée permettre une mise à l’abri de ces familles » expliquent les associations dans leur communiqué
Selon la même source, le préfet indique alors que « trois nouveaux sites, regroupant plus de cinquante familles, [vont] faire l’objet, dans les tout prochains jours, d’une évacuation en raison des risques d’insécurité déclarée. » Il annonce dans le même temps en course réunion que la police procède au même moment à l’expulsion d’un premier groupe de familles boulevard National. « A ces 15 familles à nouveau à la rue s’ajoutent celles qui ont dû quitter en urgence leurs cabanes détruites par un incendie le matin même » lui rappellent les associations qui soulignent « le caractère d’urgence de ces décisions en prenant pour exemple la précédente évacuation de la caserne Masséna qui ne leur paraissait pas justifiée. » Au total, les associations contestent le caractère urgent des expulsions et l’usage abusif d’arrêtés de péril pris par la mairie.
Une position identique au niveau national
Ampil, Fondation Abbé Pierre, Médecins du Monde, Paroles vives, Rencontres tsiganes et Secours catholique soulignent que « L’absence de solution d’hébergement pour ces familles est contraire à la circulaire interministérielle et n’est pas acceptable » et annoncent leur boycott : « Dans ces conditions, les associations partenaires de la commission depuis sa création et qui ont apporté leurs connaissances des familles et leur savoir-faire dans l’aide à leur insertion sociale et professionnelle ont réclamé un moratoire sur ces expulsions dans l’attente de solutions appropriées à chaque cas. Cette position est conforme à celle adoptée à l’échelon national par le collectif Romeurope et le collectif des associations unies. En l’absence d’un engagement en ce sens de la part des pouvoirs publics, les représentants associatifs décident de ne plus prendre part à ces réunions dans l’attente de nouvelles propositions de la part de l’État et de la mairie de Marseille garantissant la mise à l’abri de toutes les familles actuellement à la rue ou menacées d’expulsion. »