Pourquoi mettez-vous en place votre propre réseau de business angels Kedge ?
Quentin Dumontet: L’objectif est de faire financer les projets de start-up d’étudiants Kedge par des anciens de Kedge. Certains le font déjà puisqu’une petite dizaine de projets ont levé des fonds auprès d’anciens. C’est en particulier le cas pour les membres de notre comité stratégique, composé d’entrepreneurs ayant réussi, et aussi de mentors qui interviennent auprès de nos start-up. Aujourd’hui, Kedge c’est 12 000 étudiants à l’instant t sur l’ensemble de nos sites, et près de 60 000 anciens. Nous allons réaliser un audit pour identifier ceux parmi eux qui pourraient être intéressés.
Ce type de financement manque aujourd’hui pour les nouveaux projets ?
Q.D.: En France, le capital d’amorçage est assez difficile à trouver, et pourtant la BPI fait déjà beaucoup. Aux Etats-Unis, cette phase de “seed” est historiquement beaucoup plus structurée.
Combien de projets imaginez-vous financer à travers ce réseau?
Q.D.: Dans un premier temps, nous allons cibler 5 à 10 de nos start-up. Elles seront accompagnées par des coachs pour préparer toutes les étapes d’une levée de fonds. D’abord en se posant la question du “pourquoi on lève des fonds”, qui doit être un moyen, pas une finalité. Ensuite en les aidant à bien négocier un pacte d’actionnaires. Enfin en leur faisant anticiper la suite: on constate parfois une chute d’activité une fois les financements obtenus, des difficultés à gérer les relations avec le board,…
Vous allez aussi former vos propres anciens au rôle de business angels?
Q.D.: Oui, on parle de produits financiers bien particuliers. Sur 10 dossiers, un ou deux surperforment, trois ou quatre sont OK, et cinq disparaissent au bout de quelques années. Il faut avoir cette répartition à l’esprit.
Dans un deuxième temps, vous envisagez des partenariats avec d’autres réseaux d’anciens.
Q.D.: Il est aujourd’hui rare qu’un seul réseau fournisse l’intégralité des fonds. L’idée, ce serait que les réseaux d’anciens d’autres écoles puissent jouer le rôle de business angels pour nos start-up, et vice-versa. Ce genre d’investissements croisés pourrait se mettre en place avec d’autres écoles de commerce, ou avec des écoles d’ingénieurs par exemple
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