Chaque dimanche, retrouvez sur Gomet’ une interview ou un point de vue exclusif d’une personnalité métropolitaine. En cette semaine de rentrée, c’est Samia Ghali que nous avons interrogé. La sénatrice des Bouches-du-Rhône et maire des 15ème et 16ème arrondissements de Marseille n’évite aucun sujet, surtout pas ceux qui fâchent !
Vous avez lancé un appel à nettoyer le Vieux-Port*, allez-vous concrétiser cela par une action politique ?
Samia Ghali : J’ai interpellé la ministre de l’Environnement Ségolène Royal pour voir comment l’Etat peut apporter de l’aide car si on veut nettoyer le Vieux Port, il faut des moyens colossaux. Cela fait des années, presque trente ans, qu’il n’est pas nettoyé, et entretenu comme il aurait dû l’être.
On vous entend souvent sur le sujet des transports, quelles sont vos revendications ?
S. G. : Je soutiens l’extension du métro qui devrait aller, je l’espère, un jour jusqu’à l’Hôpital Nord. Le tramway va aller jusqu’au lycée Saint-Exupéry : c’est un vrai challenge pour nos quartiers. Le premier ministre Manuel Valls a d’ailleurs répondu favorablement à ma demande en déclarant que l’Etat abonderait dans cet état d’esprit.
Est-ce qu’il y a un aménagement de grande envergure que vous souhaitez pour les 15ème et 16ème arrondissements dans le cadre de la métropole ?
S.G : Nous sommes dans la zone d’Euromediterranée 2. Il y a des projets d’envergure qui peuvent voir le jour. Ça fait partie des choses pour lesquelles je me bats. Il faut que l’on avance assez vite et que l’on ne perde pas de temps aujourd’hui.
Êtes-vous satisfaite de la métropole telle qu’elle est en train de se construire ?
S.G : Ce n’est pas la métropole dont je rêvais. Aujourd’hui, il faut des moyens car je ne sais pas ce que nous allons faire d’une métropole sans moyens. Tout à l’heure, nous parlions de transports, de projets : ce sont aussi des dossiers qui sont importants, qui méritent de vrais investissements. J’espère que la métropole permettra d’investir et le développement. On en est pas là, on en est encore à la construction, à la mise en place de la métropole.
En matière de trafic de drogue et de grand-banditisme, êtes vous satisfait de l’action de l’Etat ?
[pullquote]“Dans les quartiers Nord, on sent toujours une grosse tension”[/pullquote]S.G : J’étais la première à dire que ça n’allait pas, et je l’ai dit fort. Du travail a été fait mais la situation reste fragile malgré tout. On a encore entendu malheureusement dans les quartiers Nord ces derniers jours des tirs partout. On sent une grosse tension, qu’il faut canaliser. Au-delà, de la question du trafic, c’est celle du terrorisme : c’est tous ces sujets qu’il faut prendre en compte.
Activités périscolaires : le manque de réactivité de la ville de Marseille, c’est une « honte »
Que pensez-vous de la nouvelle organisation des temps d’activité périscolaires à Marseille ?
S. G. : On est encore dans le flou. La rentrée va démarrer sans que les parents sachent ce que leurs enfants vont faire comme activités. Il n’y a aucune réactivité de la part de la ville de Marseille. C’est une honte.
La campagne des régionales arrive, allez-vous y prendre part ?
[pullquote] Régionales : “les gens ne votent par pour un homme mais pour un groupe”[/pullquote] S. G. : Je la mènerai comme je mène toutes les campagnes que le Parti Socialiste mène. Il faut d’abord que notre tête de liste soit définie pour que l’équipe soit en route et à partir de là, lancer la campagne.
Parce qu’actuellement, vous ne savez pas qui est la tête de liste dans les Bouches-du-Rhône ?
S. G. : Non. Mais bon, ça n’empêche pas de travailler et de mener la campagne. Les gens ne votent pas pour un homme mais pour un groupe.
Vous avez affronté Jean-Noël Guérini et son parti Force du 13 aux élections sénatoriales, savez-vous si, comme il l’avait évoqué, il présentera une liste aux prochaines régionales ?
S. G. : Franchement, je ne m’intéresse pas à ce qu’il fait. Je ne suis pas dans ses confidences et c’est le dernier de mes soucis aujourd’hui.
Vous avez été candidate à la primaire socialiste de Marseille en 2013, vous êtes maire du dernier secteur à gauche de Marseille, vous êtes parlementaire : vous êtes bien partie pour devenir la candidate à gauche pour la mairie de Marseille dans 5 ans…
[pullquote]Municipales : “Vu ma situation, je pourrais déjà me désigner candidate.”[/pullquote] S. G. : Vous savez, je suis quelqu’un qui prend les étapes les unes derrière les autres. Et je les prends de manière réfléchie et pas tellement sur une opportunité personnelle. C’est vrai que si je voulais aujourd’hui, vu ma situation, je pourrais déjà me désigner comme la candidate. Mais ce n’est pas comme ça que je résonne, ce n’est pas comme ça que je travaille. C’est pas trop dans ma façon, ni par respect pour les électeurs. Je ne peux pas dire aujourd’hui ce qu’il va se passer dans cinq ans, je ne sais même pas ce qu’il va se passer demain, alors dans cinq ans ! Moi, je prends les étapes les unes derrière les autres et ce sont les étapes qui vous amènent à faire les choses et pas l’inverse.
Liens utiles :
Notre précédente interview de Samia Ghali en vidéo lors de la signature de CPER.
*La vidéo des fonds pollués du Vieux-Port tournée par l’association Sea Sheperd France