Fin septembre 2017, ce sont près de 1 400 personnes qui avaient assisté à l’inauguration de thecamp, le tiers-lieu de l’innovation imaginé par Frédéric Chevalier. Près de six mois après, il est temps d’effectuer un premier bilan. “Le premier indicateur de performance, c’est de savoir si on fait nos objectifs financiers. Pour celui-ci, il est trop tôt. Nous n’avons de toute façon pas de problème de financement,nous avons même refusé des fonds parce que nous voulions des parties prenantes qui ont un impact sur la société, et les avoir autour de la table” nous explique le directeur de la communication de thecamp, Antoine Meunier.
Le deuxième indicateur, c’est le “nombre de projets disruptifs qui embarquent des parties prenantes différentes”. Là, de premiers résultats commencent à être observés, a l’instar du concours Spark Life. “Déjà, il ne s’agissait pas d’un concours de start-up classique, où on leur fait gagner de l’argent et où on leur dit de se débrouiller avec. Le prix, c’était à chaque fois un contrat de POC [Proof of Concept, démonstration de faisabilité] avec un de nos grands partenaires. Mais surtout, il s’agissait d’un concours multi-partenaire, avec Steelcase, le Crédit Agricole Alpes Provence, Sodexo, AccorHotel et SNCF Gares & Connexion. On s’est rendu compte que les gens de ces cinq sociétés n’avaient le plus souvent jamais travaillé avec leurs équivalents d’autres groupes. On a fait avec eux des COPIL presque hebdomadaires pendant des mois, ça a créé un espace où on peut ouvrir des problématiques communes, ce qu’on appelle la cross-fertilisation”.
Faire collaborer privé et public
La prochaine étape pour l’équipe de thecamp est de mettre en place le même type d’échange entre acteurs publics. Là aussi, le constat est qu’ils ne se voient que rarement hors des instances politiques. L’objectif est donc de faire jouer à thecamp son rôle de tiers-lieu, permettant de faire collaborer privé et public autour de projets comme les micro-grid (micro-réseaux électriques) ou les taxis-drones d’Airbus.
Une manière aussi de se créer une légitimité en matière de technologies innovantes et d’innovation sociétale, au coeur de son offre de formation. Les programmes de co-innovation, impliquant les Comex des sociétés, rencontreraient ainsi un vrai succès en faisant réfléchir les directions sur ce que serait leur activité à 20 ou 30 ans: une échéance suffisamment lointaine pour “dépasser les expertises métiers et se projeter sur la mission stratégique”. thecamp ambitionne en particulier de faire venir non plus uniquement des compagnies européennes ou des filiales européennes de compagnie internationale mais des structures véritablement internationales, a l’instar de la direction juridique monde d’Accor qui est récemment venue y travailler.
En matière d’échéances, après une période plus calme qualifiée d’ “hibernation”, l’activité commencera à redémarrer en mars avec la fin de la première promotion de The Hive, la ruche locale à jeunes talents, puis un pic évènementiel prévu sur juin-juillet et un grand moment en septembre, le pendant de la cérémonie d’ouverture de 2017 mais centré cette fois sur les projets issus de thecamp.
Des mouvements
Du côté de l’organigramme de thecamp, Walter Baets, jusque-là “dean” et responsable éducation, a quitté la structure pour créer une société de conseil aux Pays-Bas (il siègera toutefois au comité d’orientation de thecamp). Quant à la présidence, la mission confiée à Jean-Paul Bailly suite au décès de Frédéric Chevalier arrive à son terme. Un “portrait-robot” de son successeur aurait été finalisé, avec une désignation qui pourrait survenir d’ici à cet été.