Hep Taxi ou Help Taxi
Il y a manière et manière pour lancer un appel au secours. Les taxis marseillais ont voulu faire aussi bien qu’une petite partie de leurs confrères parisiens. La place Castellane fut donc l’épicentre de leur contestation (photo). A regarder ou subir le mouvement pendant trois jours, on a pu aussi s’adonner à quelques réflexions. Lorsqu’on a vu entre Aubagne et Marseille, ces milliers d’automobilistes bloqués seuls dans leur voiture, on se dit, qu’avec un peu d’imagination, les taxis pourraient récupérer cette clientèle potentielle. Par ailleurs leur mauvaise réputation n’est plus à faire. Entendu dans une brasserie du second Prado, ce cri du cœur d’un serveur : « Quand je pense qu’il en a un qui m’a proposé 20 euros si je lui repérais des clients étrangers pour l’aéroport. Moi, naïf, je lui demande comment il peut s’en sortir s’il me cède déjà cette somme et il me répond : je leur fais payer ». Comme le dirait Djamel Debbouze : « dites-moi pas que c’est pas vrai ! »
C’est ici et aujourd’hui
[pullquote]Donner partout dans les quartiers, une première chance à l’école[/pullquote] Terrible ce reportage du BFM TV qui montre une école du quinzième arrondissement de Marseille où les souris sont chez elles, en classe, et les enfants obligés de garder leurs blousons et autres manteaux, faute de chauffage. On passe les détails sordides. Mme Vassal, présidente du conseil général, annonce qu’elle va aider à la création d’une deuxième (et peut-être troisième) école de la seconde chance. Il faudrait surtout que la municipalité de Marseille, dont dépend le primaire, commence à donner partout dans les quartiers, une première chance à l’école.
Puisque c’est écrit
La Provence a choisi les cinquante personnalités qui feront Marseille en 2016. Notre excellent confrère concède que certaines sont déjà des habituées des médias. Joli euphémisme pour dire qu’une poignée sont de véritables abonnés des colonnes qui leur déroulent à longueur d’année un tapis rouge du meilleur effet. Une personnalité échappe à la règle, Corinne Vezzoni, une architecte discrète saluée par ses pairs et qui triomphe partout, sauf dans la ville où elle est installée dans la « maison du fada » (La cité radieuse de Le Corbusier). Celle qui a été élue femme architecte de l’année 2015 est, toujours selon le quotidien régional, plus réservée à Marseille « où la commande publique est monopolisée par deux ou trois cabinets » (Sic). L’appel existe mais l’offre serait restreinte. Ca alors !
Des archives à restaurer
[pullquote]Voilà un lieu et un outil où devraient converger tous les collégiens pour investir la mémoire d’un département. [/pullquote] Martine Vassal annonce, et c’est une excellente nouvelle, sa volonté de mettre en lumière les archives départementales sises au cœur du quartier Arenc-La Joliette en plein renouveau. Voilà un lieu et un outil où devraient converger tous les collégiens pour investir la mémoire d’un département. Dans le 13, à s’y intéresser, se croisent diverses cultures et civilisations. Ont émergé parmi les plus grandes personnalités qui ont contribué au rayonnement de la pensée française. Ont prospéré parmi les plus grands artistes qui font partie de la richesse muséale de l’Hexagone. Avec une desserte de transports publics efficace, des accès routiers et autoroutiers multiples, cet espace culturel a tous les atouts pour enfin décoller. L’idée est de le connecter en partie dans des initiatives communes avec le Mucem. On pourrait aller plus loin avec le Frac, le Silo et la Maison de la Méditerranée, et autres lieux où Marseille s’exprime. Ca pourrait même s’appeler un pôle culturel.
Un vide olympique
L’OM vaut cent millions et serait, murmure-t-on de plus en plus fort, à vendre, Mme veuve Margarita Louis-Dreyfus n’a plus les yeux de Chimène pour ce club dont s’était toqué son époux. Comme toujours dans notre bonne ville la situation ne manque pas de sel. Un stade qui appartient à la ville. Des supporters qui rêvent d’être copropriétaires du club comme c’est le cas en Espagne pour quelques têtes d’affiche. Un projet immobilier, un espace commercial et un nouveau quartier qu’on nous jure plus que prometteur (ou promoteur). Et un OM qui fonctionne comme un diesel et plonge jour après jour dans le plus démobilisateur des scepticismes. C’est la regrettée Edmonde Charles-Roux qui avait déniché un certain Bernard Tapie, au milieu des années 80, pour redonner du tonus à la seule entité capable de fédérer, sans arrière-pensée, Marseille et sa région. 30 ans plus tard y-a-t-il un pilote pour cet Airbus.
Les mots et les maux
[pullquote] Ainsi en guise d’au-revoir nos deux charmants bambins n’arrêtaient pas de répéter, « je te rafale… » [/pullquote] TV Sud Provence diffusait récemment une rencontre avec deux rappeurs marseillais. Pour avoir zappé leurs noms, on n’en a pas moins, pour autant, été impressionné par la richesse de leur vocabulaire. Parmi leur fleurs de rhétorique un néologisme qui nous avait, à notre grande honte, échappé jusqu’ici. Ainsi en guise d’au-revoir nos deux charmants bambins n’arrêtaient pas de répéter, « je te rafale… » On se dit qu’il faut les présenter d’urgence à Serge Dassault, à moins qu’ils ne soient des descendants d’un certain Mikhaïl Timofeïevitch Kalachnikov, inventeur de l’arme préférée des petits et gros malfrats. Bon après l’année 2015, peut-on prier ces jeunes gens d’utiliser des expressions moins explosives. Allez, on vous cyanure, grave !