Hugues Parant, le nouveau directeur général de l’établissement public d’Euroméditerranée était présenté par la présidente Laure-Agnès Caradec mardi 28 mars dans les locaux d’Euroméditerranée à l’Astrolabe. Nous publions ici quelques extraits de la première prise de parole publique de l’ancien préfet de Région tenue lors de cette conférence de presse. Hugues Parant a durant son intervention insisté sur quatre points clés sur lesquels il espère pouvoir apporter une « accélération », notamment grâce à son expérience d’aménageur puisée à la tête de l’établissent public de La Défense dans les Hauts-de-Seine. Après « les nouvelles tendances urbaines », il a insisté sur sa volonté d’attirer de nouveaux investisseurs internationaux.
2. A la conquête des « fonds souverains »
« Deuxièmement, je pense qu’énormément de choses ont été faites par Euroméditerranée pour démarcher des utilisateurs internationaux. Il y a un réseau qui s’est créé d’entreprises locataires. Je pense qu’il est temps d’aller un peu plus vers les investisseurs internationaux. C’est ce que je connais bien car c’est ce que je faisais cela à la Défense. Si on veut continuer à amener des utilisateurs, il faut aussi avoir des investisseurs nouveaux qui permettent de « matcher » les utilisateurs actuels et classiques que l’on connait ici. (…) Cela amène des architectes nouveaux ou la redécouverte des architectes locaux. Une tendance inverse à celle, franco-française, qui consiste parfois à aller chercher des architectes très loin. Donc je pense que cette internationalisation vers les investisseurs, c’est une dimension qu’il faudra prendre. Les investisseurs internationaux, à condition de leur expliquer l’histoire de la transformation actuelle de Marseille et ses qualités intrinsèques – la créativité, le position géo-stratégique, la capacité d’ouverture sur l’Afrique, la connexion avec l’hinterland sud-européen. Tout cette mutation va finir par se savoir. Un investisseur, surtout international, il n’investit que s’il y a une histoire devant.
[pullquote] On a jamais eu autant d’argent qui circule autour du monde[/pullquote] Il ne faut pas se leurrer. On a jamais eu autant d’argent qui circule autour du monde, notamment les fonds souverains. Non seulement il y a pléthore d’argent mais il ne sait pas très bien où se placer, car entre 0 et 1%, vous n’avez pas de rendement pour les milliards ces fonds américains, arabes ou autres. Il n’y a que l’immobilier qui peut assurer un rendement à peu près correct. Je ne dis pas qu’il faut aller chercher n’importe qui pour faire n’importe quoi. Ce qui est intéressant, c’est que la crise pétrolière a entrainé un changement de comportement chez les grands investisseurs. Les grands Etats pétroliers comme la Malaisie l’Indonésie, les pays du Golfe s’aperçoivent que ce n’est pas la peine d’acheter pour revendre. Il vaut mieux acheter pour avoir un revenu récurrent qui remplacera petit à petit le ressource naturelle qu’ils ont aujourd’hui. Et donc ils sont en train de basculer d’un investissement international orienté vers les grandes tours tertiaires vers du logement locatif, notamment parce que ce logement rapporte à terme, pendant très longtemps de quoi remplacer la manne pétrolière. Est-ce que Marseille doit aller vers ces investisseurs ? Ce serait dommage de s’en passer…
Ces acteurs ne sont pas très nombreux dans le monde. Il y a en a trente ou quarante dans le monde capables d’investir fortement dans des projets aussi importants que le nôtre. Ce sont les fonds souverains, et les fonds d’investissements comme Blackstone aux Etats-Unis. Il y a aussi quelques fonds européens bancaires ou assuranciels.