Pourquoi avoir créé l’événement CHAM ?
Guy Vallancien : Il nous a semblé important de créer un espace de discussion et de dialogue réunissant des personnalités d’horizon divers afin de parler de la santé et de notre système sanitaire avec une liberté de ton et d’esprit qui serait propice à la prospective, fertile pour la réflexion et l’action. Et d’organiser cette rencontre dans un cadre agréable, Chamonix, loin des habitudes et du travail des uns et des autres ne peut que faciliter cet esprit créatif et d’ouverture.
En l’espace de quelques éditions CHAM a trouvé sa place. On parle d’une sorte de « Davos » de la santé ! Comment expliquez-vous ce succès ?
G. V. Cela répond clairement à un besoin. Il n’y a pas véritablement de modèle sanitaire qui fonctionne parfaitement. Nous avons besoin d’échanger et de trouver des repères ailleurs, de confronter les pratiques et les expériences, d’apprendre avec les meilleurs experts. C’est ce qui constitue l’une des clés de la réussite de CHAM. Nous avons décidé ensuite de porter l’événement tout au long de l’année dans d’autres villes afin de donner encore plus d’impact à nos débats. Cham s’est déplacée à Nancy, à Toulouse, à Paris et maintenant à Marseille avec CHAM Méditerranée. Ces événements se déroulent sur un format différent avec une conférence et un débat.
Pourquoi avoir choisi de confronter « la précaution et l’innovation » lors de ce premier CHAM Méditerranée ?
G. V. Cela nous paraît être l’un des thèmes centraux de notre société aujourd’hui. Le principe de précaution est érigé comme un principe figé et intouchable. Or on ne peut évoluer dans le monde sans prendre des risques. Nous préférons privilégier le principe de responsabilité en modèle plutôt que celui de principe de précaution qui bloque la recherche et les innovations. Exemple, sur les OGM. Les meilleurs chercheurs sont aujourd’hui aux Etats-Unis ou en Allemagne. Si on veut être protégé de tout, on va régresser. Il n’est pas question de remettre en cause une nécessaire prudence mais il faut cesser d’être si précautionneux en assouplissant notre approche.