Un cargo vient d’accoster ce lundi 23 mars, avec 25 conteneurs réfrigérés. Chacun contient vingt tonnes de bananes récoltées en Côte d’Ivoire; elles poursuivront leur mûrissement dans les neuf chambres froides du groupe Canavese, aux Arnavaux, ou à Aubagne. Déçu par le manque de fiabilité et de régularité, ce producteur négociant avait préféré, au début des années 2000, acheminer ses fruits africains jusqu’à Dunkerque ou Anvers. Et, de là, des camions semi-remorque revenaient vers le Sud ! Un gros millier de kilomètres de route. L’an dernier, le port de Marseille Fos a traité 547 000 tonnes de fruits et légumes, une croissance de 6,5% par rapport à 2013. La confiance et la qualité de service sont revenues.
Chaîne vertueuse
Parallèlement, l’armateur CMA CGM (3ème mondial du transport de conteneurs) et sa branche Delmas plus précisément, se montre prêt à relancer une liaison régulière entre l’ouest africain et Marseille. Yaoundé, Dakar et Abidjan ont des périssables à exporter vers le consommateur européen. Ce transporteur assure déjà 27 lignes hebdomadaires entre la France et le continent noir.
La communauté portuaire et ses divers opérateurs ont ainsi formé ce que la présidente du port, Christine Cabau-Woehrel appelle « une chaîne vertueuse. »
Le chargeur importateur Canavese prévoit un trafic de deux mille boîtes par an. Qui doivent impérativement rester à 13°C, pour la bonne conservation des bananes. Il en traite cent mille tonnes par an. Elles n’auront plus à gagner le grand nord belge avant de faire demi tour pour venir achever leur maturité en Provence. Ni à rouler à bord de norias de camions qui enfument nos routes, avant de s’exposer sur l’étal des marchés.
(Illustration : les bassins-est du port de Marseille séduisent à nouveau les importateurs de produits frais. Crédit GPMM)