« Le cinéma espagnol va bien ! ». C’est par ces mots que Jocelyne Faessel, présidente du festival Cinehorizontes, a démarré la présentation de cette 15e édition. En effet, avec 160 millions d’euros de recettes générées par 132 films produits entre 2015 et 2016, dont quatre pressentis pour les Oscars, le cinéma espagnol va bien ! Et c’est au tour des cinéphiles métropolitains d’en profiter puisque Cinehorizontes propose de découvrir 50 films, tous styles confondus, dans les salles partenaires marseillaises mais également dans sept autres villes de la métropole. 50 films en douze jours, ou comment plonger dans le 7e art espagnol tels de véritables festivaliers ? En suivant les pistes de Gomet’, bien sûr !
1 week-end Buñuel en prélude
Pour ouvrir le festival, le week-end du samedi 12 et dimanche 13 est consacré au maître Luis Buñuel. « Après avoir évoqué sa période mexicaine l’an passé, cette année, nous nous penchons sur deux autres aspects de son œuvre : l’usage qu’il fait de l’adaptation littéraire et la place de la femme dans son cinéma ». Et pour évoquer le maître et son œuvre, Jean-Claude Carrière, qui a été son collaborateur à plusieurs reprises, sera présent en personne ! Quatre films à l’affiche : Le Journal d’une femme de chambre, Viridiana, L’Ange exterminateur.
1 marraine
La réalisatrice Isabel Coixet, marraine de cette édition 2016 apporte dans sa valise, Spain in Day, un documentaire produit par Ridley Scott à partir de vidéos envoyées par des gens ordinaires, et Endless Night son long-métrage inédit en France qui nous fait découvrir Joséphine Peray, une femme aussi intrépide et pourtant bien moins connue que son mari, l’explorateur John Perry. Avec Juliette Binoche dans le rôle principal ! (mercredi 16)
2 hommages
Cette année, c’est au tour du réalisateur Carlos Saura et de la comédienne Rossy de Palma d’être mis à l’honneur. Tous deux seront présents lors de certaines projections de leurs films, et Carlos Saura se verra même attribué un fauteuil au cinéma l’Eden de La Ciotat avant la projection de l’excellent film Maman a 100 ans (mercredi 16). Quant à Rossy de Palma, on retrouvera l’actrice à travers deux films de Pedro Almodovar : La Fleur de mon secret (1995) et le tout récent Julietta (2016).
4 journées spéciales
Ces journées permettent de suivre le festival de façon thématique si on le souhaite. Ainsi “Bienvenue dans le meilleur des mondes” offre un regard croisée sur la société actuelle, avec trois films très différents dont Requisitos para ser une persona normal, une comédie sur le refus d’une société calibrée et Psiconautas, un superbe dessin animé sur les lendemains de l’apocalypse écologique (vendredi 18 novembre). “Tout sur Julieta” est la soirée consacrée au dernier film de Pedro Almodovar (dimanche 20) en présence des comédiennes Rossy de Palma et Inma Cuesta, et du chef-opérateur du film, Jean-Claude Larrieu.
Autre temps fort : la présentation du dernier film de Pablo Trapero El Clan, qui a reçu le Prix de la mise en scène à Venise l’an passé. Mini concert avant et grand bal tango après, viendront compléter cette fenêtre ouverte sur l’Argentine (mardi 20).
Enfin, El humbre de las mil caras d’Alberto Rodriguez, avec Eduard Fernandez qui vient de remporter le prix d’interprétation masculine au festival de San Sebastian, sera présenté lors de “La première française” qui, comme son nom l’indique, est une soirée réservée à une projection en avant-première (mercredi 23). À noter qu’Alberto Rodriguez est également le réalisateur de La Isla minima qui sera projeté à Noves, dans le cadre de son salon du polar.
4 sections compétitives
De nombreux personnalités sont annoncées pour défendre leur film qu’il soit long métrage, documentaire, première œuvre ou court-métrage. S’il est difficile de tous les présenter, on retiendra notamment quelques valeurs sûres comme Mi gran noche ou le tournage d’un réveillon en plein mois d’août pour la télévision par Alex de La Iglesia, ou encore la complicité entre père et fils vue par Marc Recha dans Un dia perfecto per vola avec Sergi López. Plus étonnant, El perdut de Christopher Farnarier : un film sans parole et quasiment sans musique, à la croisée de deux histoires vraies d’hommes qui ont souhaité se couper de la civilisation pour être au plus près de la nature. Christophe Farnarier est marseillais et catalan, il signe là son premier long métrage qui a déjà obtenu trois prix majeurs au festival de Malaga (meilleur film, meilleur réalisateur, meilleur acteur).
Nombreuses découvertes également dans la compétition documentaire qui réunit 5 œuvres engagées socialement. Avec Cartas a Maria, Maite Garcia Ribotpart à la reconquête de la mémoire familiale occultée par l’exil de son grand-père lors de la Guerre civile. Également Nos estamos solos ou l’histoire d’une rébellion citoyenne, combattive mais joyeuse, filmée pendant plus d’un an par Pere Joan Ventura.
Un festival sur le cinéma sans court-métrage ne serait pas complet. Soyez rassurés, ils seront bien là : huit finalistes parmi plus de la centaine de courts inscrits à la compétition, face à un jury exclusivement composé des élèves du lycée Thiers. Quant au public, rendez-vous à l’Acazar pour découvrir la sélection et connaître le lauréat (samedi 18).
Enfin, séances de rattrapage avec la section Panorama pour des longs métrages ou des documentaires qui, pour une raison ou une autre, n’ont pas pu être visionnés à Marseille lors de leur sortie. Truman de Cesc Gay, auréolé de cinq Goyas 2016 est certainement celui qu’il ne faudra manquer cette fois.
Du hors-les-murs
À côté des salles et lieux marseillais partenaires, des séances sont organisées à Aix-en-Provence, Aubagne, Cassis, La Ciotat, Noves, Salon et Vitrolles (voir le programme) pour permettre à un plus grand nombre de profiter de ce festival.
Et de l’humour garanti
Louable, ce choix volontaire des organisateurs et qui séduira le pus grand nombre avec des comédies en ouverture et en fermeture du festival : Ocho apellidos catalanes d’Emilio Martinez Lázaro (mardi 15) et La noche que mi madre mató a mi padre d’Inès Paris (jeudi 24). Au cinéma Le Prado de Marseille.
> du 12 au 24 novembre 2016
> Informations pratiques sur www.cinehorizontes.comTout le programme :