Entre annulation, changement de lieu et de dates, le festival Rockisland a du affronter d’énormes obstacles pour revenir cette année, du 2 au 4 juillet au fort d’Entrecasteaux. Créé en 2012 et réédité en 2013, chaque fois sur ce fort qui domine le Vieux-Port, il a connu une annulation l’année dernière. Pourtant, avec ses 8000 visiteurs répartis sur trois soirs, il avait suscité un réel engouement et était considéré comme une vrai réussite. L’impossibilité de pérenniser l’installation sur ce lieu a eu raison de l’édition 2014. Celle-ci est donc annulée par une décision de la mairie de ne plus le mettre à disposition en raison d’un décès qui s’y est produit lors d’un autre événement.
Le fort d’Entrecasteaux, un second choix
Pour les cinq marseillais à l’origine du projet, le fort d’Entrecasteaux est déjà une alternative, un second choix, même si «c’est un endroit vraiment magnifique» disent-ils. En effet, il cumule beaucoup de contraintes parmi lesquelles le fait qu’il n’y ai ni eau ni électricité. «Il faut tirer des câbles, installer des groupes électrogènes, ça complique tout». Pourtant, ces «passionnés» voulaient absolument créer un festival dans un lieu à part de la ville, et surtout «à Marseille et pas ailleurs» affirme Delphine VanMalder, membre de l’équipe. L’idée d’origine était alors de faire le festival à l’hôpital Caroline sur les îles du Frioul, d’où le nom Rockisland. Mais cela n’a jamais pu être possible, même si cette année, c’est passé très près.
Un changement de lieu forcé…
Pour son retour cette année, l’équipe avait enfin obtenu de la mairie, du cabinet du maire plus précisément, l’emplacement dont elle a toujours rêvé, pour le week-end du 11 juillet. En avril, tout vacille avec l’interdiction émise par le Parc National des Calanques qui empêche les festivaliers de se rendre sur place. En effet, ils devaient passer par des zones protégées pour y accéder. «Le week-end d’avant, Mimi y organise un festival (1-5 juillet) et eux ont eu les autorisations» dit Delphine VanMalder. Elle ajoute, «on a demandé quelles étaient les règles à suivre, on a proposé de sensibiliser les festivaliers à la protection du lieu mais on n’a pas été entendu». Résultat, ils redemandent en catastrophe le Fort d’Entrecasteaux mais la mairie leur refuse la date initialement prévue, du 10 au 12 juillet. Le fort est à ce moment-là réservé à la préparation du feu d’artifice du 14. Le J1, à la Joliette, leur est proposé mais, trop cher à exploiter, c’est une alternative impossible. Finalement, la mairie accepte de laisser le fort à la condition que ce soit une semaine avant.
… qui a de grandes conséquences
Les organisateurs se retrouvent alors contraint d’avancer leur date d’une semaine pour utiliser le lieu. Cela a deux conséquences majeures. La plus importante est que toute la programmation a été perdue, il a fallut redémarrer de zéro. «À trois mois du début, c’était une catastrophe» confirme Delphine VanMalder. Cette nouvelle programmation a été annoncée récemment. La seconde, plus ironique, c’est que Rockisland se retrouve programmé le même week-end que Mimi, dont l’association Ami fête ses trente ans cette année, et qui se déroule sur le lieu où le premier a toujours rêvé de s’installer ! Au final, le festival aura bien lieu dans ce qui est désormais son emplacement habituel, et ce, malgré toutes ces péripéties : un roc et presqu’une légende… «C’est chaque fois notre aventure de l’année, chaque fois on se dit que l’année suivante sera plus simple, que l’on aura moins de problèmes, mais non. On fonctionne vraiment au coup par coup» conclue l’organisatrice.
Lire les trois premiers volets de notre enquête:
[Enquête] La déferlante des festivals de musique à Marseille (1/4)
[Enquête] Festivals de musique à Marseille : une envie et une énergie qui part d’ici ! (2/4)
[Enquête] Festivals à Marseille : rien n’est pourtant simple (3/4)