Les 10 et 11 mars 2016 a lieu à Marseille la troisième édition des rencontres internationales de l’éolien flottant. En Provence, les vents sont favorables à l’émergence de cette filière porteuse d’emplois.
Pour cette troisième rencontre internationale de l’éolien flottant, la crème de la filière s’est rassemblée au Palais de la Bourse à Marseille, en provenance du monde entier. Quelque 350 participants sont venus d’une vingtaine de pays pour échanger sur les perspectives de cette nouvelle source d’énergie prometteuse. Selon les prévisions, le marché pèsera près de 10 milliards d’euros en 2030 pour 3 Gigawatt de puissance installées. Certains pays, comme Taiwan, misent sur l’éolien flottant pour produire une part substantielle de leurs besoins en énergie. La technologie s’annonce particulièrement intéressante à plusieurs titres, à l’heure de la transition énergétique : utilisant une énergie renouvelable, « l’éolien flottant offre une excellente résistance aux typhons et aux séismes », souligne Frédéric Moncany de Saint Aignan, président du Cluster maritime français, à la veille du cinquième anniversaire de l’accident nucléaire de Fukushima.
La Région veut contribuer à l’émergence de la filière
Bien que la France ne se soit pas réveillée la première ( par rapport au Japon, au Portugal ou à l’Ecosse), elle figure désormais en bonne position pour le développement de cette filière. Et la région Paca veut être en pointe sur le sujet. Avec des sociétés comme Nénuphar, Eolfi ou Ideol, elle abrite plusieurs pionniers. « La Région s’investit fortement pour accompagner l’émergence de la filière de l’éolien offshore flottant, conformément à la stratégie régionale d’innovation », assure Philippe Maurizot, vice-président de la commission Industrie, innovation, nouvelles technologies et numérique de la Région Paca et conseiller municipal de Fos sur Mer. Cela se traduit notamment par les travaux d’un groupe opérationnel depuis 2015, mis sur pied avec l’Ademe, les pôles de compétitivité Capenergies et Mer Méditerranée, la DIRECCTE et le Grand Port Maritime de Marseille.
Plusieurs fermes pilotes en projets
Particulièrement venteux (mistral, sirocco, tramontane…), le Golfe du Lion dispose d’avantages géographiques incontestables pour l’éolien flottant. Près de Fos sur Mer a été installée la plateforme d’essais Mistral, à 5 km au large. Après avoir validé un prototype d’éolienne verticale sur terre, la société Nénuphar s’apprête à mettre en œuvre un modèle de 2 MW d’ici 2017, et de 5 MW en 2019, avec le projet de démarrer une ferme pilote de 15 MW en 2020.
La région a également été retenue comme zone de déploiement de fermes éoliennes flottantes pilotes, suite à l’appel à projet lancé en août 2015 par l’Ademe. Sur les quatre sites retenus pour les accueillir, trois se trouvent en Méditerranée : à Leucate, Gruissan et à Faraman, dans le golfe de Fos, où seront implantées ces fermes pilotes de 3 à 6 éoliennes chacune, pour une puissance d’au moins 5 MW. C’est aussi au large de Faraman qu’EDF Energies Nouvelles étudie le développement de Provence Grand Large, un parc pilote de 25 MW.
Des milliers d’emplois à la clé
«Tous ces projets constituent un puissant de levier de croissance locale et à l’exportation. L’ARII –Agence Régionale del’Innovation et de l’Internationalisation des Entreprises- a identifié 400 entreprises sur la chaîne de valeur de la filière, dont 171 entreprises régionales», estime Philippe Maurizot. Avec à la clé, des milliers d’emplois industriels à forte valeur ajoutée, de la conception à la maintenance des éoliennes flottantes.