Lancer un média aujourd’hui. Au mieux, c’est audacieux. Au pire, c’est complètement fou. La presse n’est plus lue, encore moins achetée, et son modèle économique a complètement vacillé. Les journalistes, eux, subissent les foudres d’une opinion publique qui interroge légitimement leur crédibilité. Et tout le monde, ou presque, peut devenir producteur d’informations grâce à un simple smartphone.
C’est donc le meilleur moment pour lancer un nouveau média !
« Pressé fortement sur ma droite, mon centre cède, impossible de me mouvoir, situation excellente, j’attaque ! », s’exclamait le maréchal Foch, pendant la bataille de la Marne. Voilà où nous en sommes, nous tous, journalistes. Il est temps de prendre notre histoire et notre destin en main.
[pullquote]En s’inscrivant sur le territoire d’Aix-Marseille-Provence, GoMet’ veut mettre en lumière les bonnes pratiques, souligner les initiatives positives, diffuser une information optimiste, fiable et vérifiée[/pullquote]
Le digital a profondément transformé le métier de journaliste mais aussi la manière dont les citoyens lisent et désirent l’information. Dans un monde où tout est disponible, ils réclament plus que jamais une grille de lecture et une actualité crédible, c’est-à-dire des informations vérifiées, contextualisées, analysées.
Ils ne veulent pas seulement un flux, mais une intention, une vision. Ils ne réclament pas seulement des faits, mais ils veulent qu’ils soient mis en perspective de façon précise et claire. Ils veulent distinguer. Et c’est là un point essentiel : quand l’information est partout, quand elle n’a plus ni début ni fin, comme autrefois (on bouclait le journal à 21h, aujourd’hui, on le boucle à chaque seconde), alors c’est à ce moment que les journalistes (re)deviennent indispensables pour rendre intelligible la réalité.
En s’inscrivant sur le territoire d’Aix-Marseille-Provence, GoMet’ veut mettre en lumière les bonnes pratiques, souligner les initiatives positives, diffuser une information optimiste, fiable et vérifiée, sans pour autant éviter les questions qui fâchent et masquer ce qui ne marche pas. Pourquoi choisir l’aire géographique de la future métropole d’Aix-Marseille-Provence, qui doit voir le jour le 1er janvier 2016 ? Parce que nous pensons que c’est la bonne échelle pour produire une information qui relie ce territoire fragmenté de près de deux millions d’habitants. Nous ne soutenons pas une organisation institutionnelle, qui a son propre calendrier, et dont la naissance ne se fera pas sans douleur. Nous nous concentrons sur le fait métropolitain, qui existe depuis longtemps, pour mieux épouser et accompagner le territoire et ses habitants.
Car le cœur de la mission de GoMet’, c’est de créer des liens. À la fois numériques, bien sûr. Mais aussi et surtout physiques et intellectuels, dans une région de France où les problèmes sociaux enclavent des milliers de personnes. Revenir au cœur de la cité pour favoriser l’échange entre citoyens. Ne pas se concentrer sur les trains qui arrivent en retard. Participer au débat local. Et ouvrir l’horizon : celui de la connaissance, de l’information, mais également l’horizon social, afin de mettre en relation tous les citoyens métropolitains, actifs, connectés, jeunes, qui s’engagent pour donner un nouveau visage à leur commune, à leur ville, à leur département. Et à leur métropole, ouverte sur le monde.
La Rédaction de GoMet’, septembre 2014