Après les “darons” (les anciens) et les frères – “bledars”, depuis une décennie est venue la troisième génération issue de l’immigration… Celle qui a un œil sur la Syrie et l’autre sur YouTube ou Facebook, résume l’expert Kepel.
Auparavant, sur le même rythme ternaire hégélien, il y eut l’alliance américano-saoudienne pour aider les moudjahidins à chasser les Russes d’Afghanistan (années 80). Puis l’ultra violence des GiA issus du Fis en Algérie, avec cinq ans de guerre civile au cours des années 90. Enfin Al Qaïda attaquant les tours new-yorkaises le 11 septembre 2001, et ses conséquences en Irak notamment.
Échec global
Cette histoire du combat islamique en mode salafiste fut brillamment retracée jeudi 24 mars devant 600 personnes massées dans l’amphithéâtre Portalis de la faculté de droit et science politique d’Aix. Le spécialiste de ces activités terroristes observe toutefois qu’à chaque moment les auteurs ne parviennent pas vraiment à déclencher un soulèvement des populations qu’ils agressent contre ceux qu’ils qualifient d’infidèles ou de mécréants.
Gilles Kepel reconnaît en outre que ces recrues d’une perversion de la religion musulmane peuvent se nourrir de l’effondrement des formes actuelles de représentation ou de croyance politique. Les tables rondes de l’Arbois s’achèvent ce vendredi 25, en tentant de cerner « la responsabilité des scientifiques » et en se demandant « comment les sociétés peuvent-elles être bouleversées ? »
Le détail du programme des tables-rondes de l’Arbois sur le site des organisateurs.
(Illustration : capture d’écran Twitter @TechnopolArbois)