Au bureau centralisateur du canton Aix 1 dimanche 29 mars, avenue Jean Paul Coste, l’effervescence est palpable lors de ce second tour des élections départementales. A 19 heures, les représentants UMP et FN sont présents et attendent le premier verdict. Le dépouillement a lieu en public, les scrutateurs décomptent les enveloppes. « Bouvet… », « Laurent …», plus les noms sortent plus l’attente est longue. Les premiers sourires viennent ensoleiller certains des visages, quand la nuit commence à tomber. La tension monte et les premières déceptions viennent confirmer la tendance aixoise : la ville ne passera pas du côté du Front National, fidèle à sa tradition UMP. A 20h, les résultats des 22 premiers bureaux de votes, annoncent déjà un score historique : sur 19 189 inscrits et 8931 votant, Jean-Pierre Bouvet et Brigitte Devesa obtiennent 75,60% des suffrages. Leur joie se dessine, la victoire est déjà quasiment assurée. 20 minutes plus tard, les résultats se confirment, mais cette fois le calcul est fait sur 34 bureaux de votes, 75,96% pour l’UMP/UDI et 24,04% pour le FN – la mayonnaise tourne mauvaise pour les candidats du parti d’extrême droite.
Alexandre Gallese, conseiller municipal et suppléant du binôme admet que ses représentants « sont largement en tête. Il semblerait que dans l’autre partie du département, les choses se passent aussi très bien pour nos candidats ». Désormais, Aix peut compter sur la présence de ses leaders au Conseil départemental : « nous souhaitons que l’économie et l’emploi se développe et soient fortement investi par le Conseil départemental », argumente t-il, fidèle à la trajectoire, initiée par Martine Vassal, future présidente du département. La stratégie de Maryse Joissains a parfaitement fonctionné. L’union entre l’UDI et l’UMP sur Aix-en-Provence, porte ses fruits, « même si le poids électoral de l’UDI n’est pas le même que l’UMP nous ne voulions pas de division, mais une union de la droite républicaine et du centre ».
Au siège de campagne, ambiance « caliente »
Rue Lacepède, au siège du canton 1, l’ambiance est digne d’une fête étudiante. « Happy » de William Pharell est repris en cœur par les militants et la famille UMP/UDI. Pizza et champagne font bon ménage, des annonces au micro viennent raviver le sentiment de victoire écrasante ; photos, selfie avec les enfants : le duo Bouvet/Devesa ne se refuse rien et il a raison. Des victoires, Jean-Pierre Bouvet en a connu, mais celle là reste particulièrement frappante « c’est une très belle victoire, 75% des voix, je n’avais jamais réalisé une victoire pareille ! ». Même si l’adversaire n’était pas le même, habituellement confronté aux socialistes, qu’ils ont régulièrement battu, l’UMP admet « que le combat était plus facile ». Brigitte Devesa est fière, elle a de quoi l’être. Pour sa première élection départementale, les électeurs ont répondu présents « ce score est extraordinaire, je suis heureuse de partager cette expérience ». La majorité absolue est assurée, à l’heure où la fête bat son plein.
Concernant le parti socialiste, les élus partagent leurs impressions sur la politique de Manuel Valls et sur la campagne anti FN auquel il s’est livré : « le gouvernement a fait de l’intox pendant des semaines et des semaines. Depuis François Mitterrand, le parti socialiste n’a eu qu’un but, faire monter le FN pour la jouer aux triangulaires et cette stratégie se retourne contre eux désormais ». Effectivement, quand l’UMP/UDI affronte en face à face le parti d’extrême droite, la tactique s’effondre.
En fin de soirée, une militante témoigne de son soutien à l’UMP « on a écrasé le PS et le FN, mais tu te rends compte de tous les départements qu’il a perdus le PS ? » se targue t-elle ; « L’UMP est un parti loyal » et c’est ce qui a fait la différence, selon ses dires. Visiblement, l’effet du champagne trouble ses capacités de discernement entre reportage politique et papier d’ambiance : « vos questions sont stupides » lâche t-elle, quand on lui demande si les promesses faites par le duo vont être tenues. La victoire est désormais actée. La soirée se termine.
Lire aussi. [Départementales] FN : « ll faudrait que les gens nous fassent confiance »